• Les habitants paralysent la circulation pour réclamer de meilleures conditions de vie Sit-in, l'autre jour, à Raoued, à l'appel des habitants de la commune qui, pour mieux traduire leur grogne, ont pris d'assaut le carrefour, ô combien névralgique en matière de circulation, reliant Sidi Amor à Raoued. Là où les sit-inners, accourus massivement sur les lieux du rassemblement, ont complètement paralysé la circulation, en faisant barrage, à la manière des… boucliers humains, au passage des véhicules. Le ras-le-bol se lisait sur leurs visages et leur impatience était incontrôlable. Et pour cause! «Cela fait plus de cinq ans que les autorités municipales nous promettaient de satisfaire nos revendications, pourtant, tout à fait légitimes», s'indigne un habitant de la cité Brarja, qui assure que «les conditions de vie dans notre quartier sont devenues impossibles, tellement insupportables que la passivité des autorités a ajouté à nos malheurs». Renseignements pris, il s'est avéré que les cités de Sidi Amor et de Raoued, particulièrement au niveau des quartiers populaires de Brarja et Aïchoucha, souffrent d'un manque alarmant en matière d'environnement (chaussées, réseaux d'assainissement, éclairage public, etc.). Et dire que cela perdure fatalement depuis les années 90, époque qui a connu une poussée subite et «endiablée» du phénomène des constructions anarchiques dans la région. Parer au plus pressé Heureusement que la sagesse a fini par prévaloir, ledit sit-in ayant été vite interrompu, à la faveur de l'intervention de la présidente de la municipalité de Raoued. Celle-ci, plus diplomate que dame de fer, a tôt fait d'aller… se mêler aux manifestants, en leur promettant une issue imminente de la «crise». Le verbe facile aidant, voilà le message reçu. Le lendemain, les sit-inners de la veille s'amenèrent au QG de l'hôtel de ville à l'invitation de «Mme le maire». La séance de travail qui s'ensuivit a fini par sceller la réconciliation entre les deux parties, la municipalité ayant promis de parer au plus pressé. Une première partie de ces promesses a été d'ailleurs tenue, avec les soins urgents apportés aux cités Brarja et Aïchoucha (bitumage des chaussées et aménagement des réseaux d'assainissement). D'autres réalisations suivront dans les tout prochains jours, promet-on à la mairie où, tout en rendant hommage «au concours précieux du gouverneur de la région», on persiste à déplorer «le peu d'intérêt dont avait bénéficié la commune de Raoued sous l'ancien régime». C'est d'autant plus vrai que, par le passé, on n'a pratiquement rien fait pour maîtriser le phénomène des constructions anarchiques, bitumer les routes et les chaussées, généraliser l'éclairage public à toutes les cités, alors que les réseaux des eaux usées et des eaux de pluie faisaient cruellement défaut dans deux quartiers sur trois de cette commune à l'immense étendue et de vocation… agricole!