La STEG dément l'augmentation des tarifs de l'électricité et du gaz    Pourquoi Carrefour France est sous le feu des critiques et boycott ?    La Tunisie réitère sa position ferme en faveur du peuple palestinien    En signe de solidarité avec G-a-z-a, les étudiants de Princeton entament une grève de la faim    Hatem Mziou : les honoraires des avocats doivent être révisés    Ce dimanche, accès gratuit aux musées    Nabil Ammar prononce un discours au nom du président de la République au Sommet de l'Organisation de la Coopération Islamique à Banjul: « Le monde islamique doit se montrer uni et doit unir sa parole pour soutenir le peuple palestinien »    Lancement du programme Ta'ziz au profit des OSC: Pour une meilleure autonomie financière    La ligne d'or – Narrer l'entrepreneuriat : maîtriser l'art du récit pour inspirer et engager    Emigration clandestine: Quand les athlètes s'en mêlent !    Remise en état et à niveau de la Cité Nationale Sportive d'El Menzah: Bientôt la renaissance du joyau de la Méditerranée    CSS: Confirmer l'éclaircie    Elevage et alimentation animale: Défis et perspectives de développement    Pourquoi: Les médicaments et leurs aléas...    Zarzis: La pêche à la crevette boycottée    Fadhel LACHKER, ancien formateur au Centre Cynophile de l'armée nationale et initiateur de l'Ecole Canine Tunisia K9 Academy, à La Presse: «La relation maître-chien, un levier d'épanouissement»    Activités du Chef du gouvernement au cours de la semaine dernière: Conjugaison des efforts pour plus d'actions et de réalisations    28e édition des Prix littéraires Comar d'or 2024: Palmarès des romans primés    La sauvegarde du patrimoine, une œuvre collective    "La Passion de Dodin Bouffant" de Tran Anh Hung, actuellement sur nos écrans: Un film beau et touchant !    Farid Ben Jha : Anas Hmaidi bloque les dossiers des justiciables    Démarrage de la 28e édition du Festival des roses à l'Ariana    Comprendre les causes profondes de l'accumulation de Graisse Abdominale    Météo de ce dimanche    Chute historique de la natalité aux Etats-Unis    Quelles sont les 10 interdictions imposées au Président Américain pour raisons de sécurité ?    Le Liban a-t-il reçu des "pot-de-vin européen" pour garder les réfugiés syriens sur son territoire ?    Arrestation en Afrique du Sud d'un Allemand impliqué dans un réseau de trafic d'êtres humains    2 pays arabe dans le classement mondial de la consommation de thé par habitant en 2022    Ligue 1 pro (play-offs et play-out) : résultats des matches du samedi et classements    Une Tunisienne parmi les lauréats du Prix Khalifa pour l'éducation    La Tunisie célèbre le 68e anniversaire du MAE    Forum économique Tuniso-Turc : Pour un partenariat gagnant-gagnant entre les entreprises tunisiennes et turques    Fatma Thabet Chiboub : le déficit énergétique est devenu un fardeau pour l'Etat    Quinzième session du Sommet islamique à Banjul, en Gambie : Nabil Ammar préside la délégation tunisienne    Un juge menace les membres du conseil de discipline du collège de Bouficha    Anouar Ayed n'est plus l'entraîneur de l'ESS    Le taekwondoïste tunisien Khalil Jendoubi sacré meilleur sportif arabe pour la saison 2023-2024    La CAF dévoile les dates de la finale entre l'EST et Al Ahly    Prix FABA de littérature 2024 : ouverture de l'appel à candidature    Tunisie: Ce dimanche, accès gratuit aux musées    Section VR de GCFen : Un RDV fixe qui explore des histoires de drames et d'espoir en 2024    «La Quête de l'Espoir Sublime» de Héla Jenayah Tekali comme récit de voyage    Exécution du budget de l'Etat : le point sur les résultats provisoires à fin décembre 2023    USA : un campement d'étudiants dénonçant l'agression sioniste contre la Palestine démantelé    Les écoles et les entreprises ferment de nouveau aux Emirats    Giorgia Meloni reçoit le roi Abdallah II de Jordanie au palais Chigi à Rome    Palestine: Pour un simple statut d'observateur aux Nations Unies!    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une poussée de germanophobie se profile dans la campagne
Europe : France — Présidentielle de 2012
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 12 - 2011

• Attaques qualifiées d'«irresponsables» par le chef de la diplomatie française
PARIS (Reuters) — Le couple franco-allemand s'impose dans la gestion de la crise de la zone euro mais la crainte de voir Berlin dicter sa loi réveille de vieux démons en France et menace un mariage de raison plus que d'amour.
La gauche, en particulier, entonne le refrain d'une France à la remorque de l'Allemagne, faisant craindre à certains que la germanophobie ne s'invite dans la campagne pour l'élection présidentielle de 2012 en France.
«Depuis plusieurs mois, c'est Mme Merkel qui décide et M. Sarkozy qui suit», a ainsi déclaré cette semaine à Bruxelles le candidat socialiste François Hollande, qui se rendra dimanche et lundi à Berlin pour y assister au congrès du Parti social-démocrate allemand, le SPD.
Le «troisième homme» de la primaire socialiste, Arnaud Montebourg, est allé encore plus loin, accusant Angela Merkel «d'imposer à la zone euro un ordre allemand» par «nationalisme» et de mener une «politique à la Bismarck».
La référence à l'ordre pour qualifier l'Allemagne et l'évocation du premier chancelier allemand Otto von Bismarck, célèbre pour son casque à pointe et pour avoir déclaré la guerre à la France en 1870, ne sont pas anodines.
Elles sont aussi «irresponsables», pour le chef de la diplomatie française, qui a publié hier un rare communiqué à teneur politique pour dénoncer l'attitude des socialistes.
«Par pure tactique politicienne, avec pour seul objectif l'affaiblissement du président français, les socialistes prennent les risques de ressusciter en France les vieux démons de la germanophobie», déclare Alain Juppé, qui avait été précédé dans la critique par l'écologiste Daniel Cohn-Bendit.
Germanophobes, les Français ? Non, répond le politologue Stéphane Rozès, président de la société d'analyse et de conseils Cap.
«Il n'y a pas de germanophobie dans l'opinion française, il y a seulement dans une partie de l'opinion une interrogation sur l'équilibre dans ce couple franco-allemand», dit-il à Reuters.
«Dans la classe politique, il y a dans le même temps une interrogation sur ce que fait et ce que veut l'Allemagne. On veut savoir si elle regarde l'Europe ou si elle regarde le monde.»
La donne a changé
D'autres analystes sont plus inquiets, à l'image du politologue Pascal Perrineau, qui relève que la germanophobie est «un trait profond de la culture française, enraciné depuis le XIXe siècle.»
«Les stéréotypes ne sont qu'assoupis, ils peuvent se réveiller dans un contexte où l'Allemagne est accusée de ne pas jouer collectif en Europe, d'être trop rigide, où on la soupçonne d'avoir des visées impérialistes», prévient-t-il dans les colonnes du Parisien.
Abîmée par trois guerres, la perception de l'Allemagne s'est pourtant améliorée au cours des dernières décennies. Charles de Gaulle avec Konrad Adenauer, Valéry Giscard d'Estaing avec Helmut Schmidt, François Mitterrand avec Helmut Kohl : l'album franco-allemand regorge d'images d'amitié.
Longtemps, cependant, une Allemagne complexée par le nazisme a laissé son voisin d'outre-Rhin lui imposer ses vues sur la scène européenne, au moins sur le terrain politique.
La donne a changé avec l'émergence d'une génération, incarnée par Angela Merkel, qui estime n'avoir pas de comptes à rendre sur un passé révolu et pouvoir en revanche donner des leçons en termes de réalisme économique.
«Jusqu'à la chute du Mur de Berlin, les Français s'attachaient à l'idée que la France était un géant politique et un nain économique tandis que l'Allemagne était l'inverse», résume Stéphane Rozès. «Depuis, l'Allemagne a trouvé un statut politique et c'est toujours un géant économique. Et dans la crise de la dette souveraine, c'est un géant économique qui semble plus vertueux que la France
«Le vrai pouvoir, c'est l'Allemagne»
Dans son discours sur la crise prononcé jeudi à Toulon, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il ne transigerait pas sur l'union franco-allemande tout en donnant à Berlin des gages de rigueur budgétaire. Il n'en fallait pas plus au quotidien de gauche Libération pour titrer hier «Merkozy candidat» et qualifier Nicolas Sarkozy de «président modèle allemand».
Incontournable en ces temps troublés, le couple franco-allemand continuera de tenir le haut de l'affiche puisque Nicolas Sarkozy accueillera Angela Merkel lundi à Paris, où les deux dirigeants devraient formuler des propositions communes.
Avec chacun son style et ses armes, le président français et la chancelière allemande s'efforcent de s'accorder sur un renforcement de la gouvernance de la zone euro pour remédier aux défaillances qui ont conduit à la crise actuelle.
Le déséquilibre, cependant, semble croître entre une Angela Merkel qui négocie en position de force et un Nicolas Sarkozy qui improvise, souligne Stéphane Rozès, qui avance en outre une différence d'ordre culturel entre les deux partenaires.
«Il en va du couple franco-allemand comme des multinationales», dit-il. «Le vrai pouvoir, c'est l'Allemagne et puis la communication, les podiums, le côté un peu faiseur, on laisse ça aux Français parce qu'ils aiment bien ça.»
Dans l'opinion française subsiste en outre un euroscepticisme illustré par le «non» à la Constitution européenne en 2005.
«Les Français ignorent les spécificités culturelles nationales, ils pensent l'Europe comme la France en grand», analyse Stéphane Rozès. «Ils pensent naïvement que ce qui est bon pour la France est bon pour l'Europe».
Prête à un transfert de souveraineté, l'opinion française ne transigerait pas sur un abandon de cette souveraineté qui vaudrait à Nicolas Sarkozy une sanction sans appel lors de la présidentielle du printemps prochain, estime le politologue.
«Cela serait vécu comme une défaite pour la démocratie, pour un modèle français perçu comme universel», conclut Stéphane Rozès. «S'il y a abandon de souveraineté, les Français diront non à Nicolas Sarkozy.»


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.