A l'instar des autres continents (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Asie et prochainement Océanie), l'Afrique a enfin son premier Index des villes vertes. Il s'agit d'un projet de recherche mené à bien par l'Economist Intelligence Unit avec le soutien de Siemens et qui offre une évaluation des performances environnementales des grandes villes d'Afrique. Ce projet vient de placer notre capitale Tunis parmi les six meilleures villes vertes du continent. C'est dans le cadre des travaux de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se déroulent actuellement à Durban (Afrique du Sud), et qui se poursuivent sjusqu'au 9 de ce mois, que ce projet a été dévoilé. C'était vendredi dernier, en présence de Mme Edna Molewa, la ministre sud-africaine de l'Eau et des Affaires environnementales, en compagnie de Siegmar Probstl, directeur exécutif de Siemens Africa, et de Mme Delia Meth-Cohn, directrice de publication de l'Economist Intelligence Unit-Cemea (Europe continentale, Moyen-Orient et Afrique). Cette évaluation a touché 15 villes du continent : Dar Es-Salaam (Tanzanie), Maputo (Mozambique), Luanda (Angola), Nairobi (Kenya), Addis Abeba (Ethiopie), Alexandrie et le Caire (Egypte), Lagos (Nigeria), Casablanca (Maroc), Accra (Ghana), Pretoria, Cape Town, Durban et Johanesburg (Afrique du Sud) et, enfin, Tunis (Tunisie). Selon Mme Delia Meth-Cohn, «les quinze villes sélectionnées pour l'Index des villes vertes en Afrique sont des capitales ou des grands centres d'affaires choisis pour leur taille et leur importance. Afin de préserver la crédibilité et les qualités comparatives de l'Index, ces villes n'ont pas été choisies en fonction des demandes d'inclusion envoyées par les autorités locales, mais bien de manière indépendante, ainsi qu'en fonction de la disponibilité des données : plusieurs grands centres de population tels que Kinshasa, en République démocratique du Congo, qui compte environ 9 millions d'habitants, Khartoum, au Soudan, qui en compte 5 millions, ou encore Alger, dont la population s'élève à environ 3 millions de personnes, ont ainsi dû être exclus de l'étude, en raison d'un manque significatif de données». La méthodologie qui a servi à l'élaboration de cet Index et qui a été mise au point par l'Economist Intelligence Unit (EIU), en collaboration avec Siemens, repose sur l'expertise des deux organisations, sur un panel d'experts indépendants et sur l'expérience acquise lors de la production des Index des villes vertes en Europe, en Amérique latine, aux Etats-Unis et au Canada. Toujours selon Mme Meth-Cohn, «vingt-cinq indicateurs, répartis en huit catégories (Energie et CO2, utilisation des sols, transport, gestion des déchets, eau, politique environnementale, qualité de l'air et assainissement) et souvent fondés sur plusieurs points de données, ont été retenus pour chaque ville, qui sont ensuite placées dans un classement en fonction de leurs performances relatives. Le processus était transparent, cohérent et reproductible et révèle les sources de bonnes pratiques». Trois pays au-dessus du lot Ainsi, l'Index des villes vertes en Afrique a donné les résultats suivants : Dar Es-Salaam et Maputo récoltent une note bien en dessous de la moyenne, ensuite viennent Luanda et Nairobi, juste devant les capitales de la Tanzanie et du Mozambique. Tandis que pour Addis Abeba, Alexandrie, le Caire, Lagos et Pretoria, ce quatuor n'a pu décrocher que la moyenne. Enfin, Casablanca, Tunis, Accra, Cape Town, Durban et Johannesburg ont glané une place dans le top six de cet Index. Cette évaluation des performances environnementales des grandes villes d'Afrique a tiré aussi plusieurs conclusions très révélatrices. Par exemple, pour les pays de l'Afrique subsaharienne, seule la ville d'Accra finit dans une position au-dessus de la moyenne. En effet, d'après Delia Meth-Cohn, «c'est grâce à la bonne gouvernance que les résultats des villes sud-africaines et d'Accra (Ghana) sont au-dessus de la moyenne, tandis que pour les pays de l'Afrique du Nord (Tunis et Casablanca), cette note est une résultante de la qualité des services proposés dans ces contrées en matière de transport, d'assainissement, de couverture en eau potable et en électricité, etc.». Assurément, avec des indicateurs au vert en matière d'accès aux services et l'avènement de la révolution de la dignité sous nos cieux, qui va sans aucun doute jeter les bases de la démocratie et surtout ceux de la bonne gouvernance, la Tunisie reste de loin le seul pays africain à fort potentiel pour accaparer le leadership continental en matière d'écologie et de green business.