La meilleure façon de se défendre est d'attaquer, dit-on. L'équipe cabiste semble confirmer ce vieil adage en ce début d'exercice. En effet, sur cinq matches disputés, les camarades de Farouk Ben Mustapha ont marqué 13 fois, soit une moyenne de plus de 2,5 buts par rencontre. Une belle moisson ! La saison passée, à la même période, le CAB n'avait à son compteur que 4 réalisations. Cela se passe de tout commentaire. Quelles sont donc les raisons d'une telle métamorphose? «L'effectif est de meilleure qualité», reconnaît Maher Kanzari. L'opération recrutement à l'intersaison s'est avérée une réussite au vu des prestations fournies pour les Nordistes à chaque sortie. Renforcée dans les trois compartiments du jeu, l'équipe a ainsi gagné en solidité. Toutefois, reconstituer le puzzle n'était pas évident au départ. Le «parachutage» d'un certain nombre de joueurs venus de différents horizons et des jeunes issus de l'école du CAB s'est effectué en douceur, la cohésion du groupe se consolidant jour après jour, match après match. «Il ne faut pas croire que cette position de leader des Cabistes est le fruit du hasard. C'est à force de travailler avec sérieux que les joueurs progressent. Il n'y a pas de secret pour réussir : seul le labeur permet de développer ses qualités. Aujourd'hui, chacun des Nordistes se trouve prêt à l'emploi», affirme le coach bizertin, ajoutant : «Le travail doit continuer sans relâche et l'effort est appelé à être multiplié si l'on veut bâtir une équipe compétitive». Prudence, prudence ! Des automatismes huilés Avec une pléiade de joueurs aussi talentueux que Zouaï, Hadhria, Harrane, Harbaoui, Rjaïbi, Salhi, Bâ, l'attaque du CAB a fait parler la foudre. «Les automatismes sont bien assimilés et ne cessent d'être soignés au fur et à mesure que l'on s'avance dans la compétition. On attend encore que le rendement d'ensemble s'améliore car les joueurs s'entendent merveilleusement bien et sont solidaires», enchaîne l'entraîneur-adjoint, Hichem Essid. Autrement dit, le meilleur reste à venir! La marge de progression demeure encore grande. La meilleure preuve est cette «rennaissance» du milieu offensif, en l'occurrence Nour Hadhria. Celui-ci a montré jusqu'ici qu'il savait tout faire : clairvoyance, générosité dans l'effort et, cerise sur le gâteau, sens du but. Et s'il sait relancer le jeu, il n'en demeure pas moins aussi bon dans la récupération du ballon, exerçant à maintes reprises, un pressing haut sur l'adversaire. Son jeu tout en mouvement a déséquilibré plus d'une défense. C'est ce qui lui a valu d'être en tête des buteurs avec 4 goals jusqu'ici, en compagnie de Zouaï. Justement, à propos de l'international libyen, on ne peut espérer un meilleur début de saison quand on sait que lors des matches amicaux, il n'a pu évoluer à son meilleur niveau. «L'équipe s'est stabilisée, et l'entente et la complémentarité entre les lignes ont été renforcées. Et c'est grâce au travail de sape de mes coéquipiers qui me mettent en position idéale de marquer que j'ai concrétisé la plupart des occasions qui m'ont été offertes», a précisé l'attaquant Zouaï. Quant à Harbaoui, longtemps mis en veilleuse, il est en train de renaître de ses cendres. Inefficace la saison passée, il a saisi sa chance en suppléant M'barki, sorti blessé contre EGSG. L'autre attaquant de pointe, Hassène Harbaoui a évolué dans son jeu. Il a appris à se replier rapidement et à repartir de la même manière quand son équipe est en possession du ballon. Il a réussi jusqu'ici deux jolis buts. Mais la grande découverte est incontestablement le Sénégalais Youssofo. Ce milieu offensif sait dribbler, faire des passes précises et marquer. Ses qualités techniques sont d'un niveau supérieur : bonne conduite de balle, excellente couverture, bonne frappe de balle et des déviations à donner le tournis à ses adversaires. Bref, c'est un véritable maestro sur le terrain. Soutenus par Harrane et Baratli juste derrière, Hadhria et Youssofo constituent la source de tous les dangers pour l'équipe adverse. La meilleure conclusion pour qualifier le compartiment offensif du CAB est cette analyse de Lotfi El May, ex-attaquant bizertin et champion d'Afrique, le 3 décembre 1987 : «Ce qui est sûr, c'est que l'attaque cabiste fait désormais mal».