La direction régionale de la santé de Kairouan et le service d'hygiène hospitalière du CHU Sahloul ont organisé récemment, en collaboration avec l'hôpital Ibn El Jazzar, la direction de l'hygiène du milieu et de la protection de l'environnement, l'Amicale des médecins d'origine maghrébine de France, l'Association médicale de Kairouan et la Société tunisienne d'hygiène et sécurité des soins, la 9e journée d'hygiène hospitalière du Centre autour du thème : «L'hygiène et la sécurité des soins en milieu de maternité et de néonatologie». Le programme, qui a vu la participation de 200 médecins et cadres paramédicaux, a comporté notamment 50 communications affichées, 4 ateliers relatifs aux bonnes pratiques de soins, aux bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical, à l'élaboration d'une communication affichée en hygiène hospitalière et à l'élaboration d'un communiqué de presse en cas d'infection associée aux soins. Quant aux cinq conférences, elles ont eu pour thèmes la gestion du risque infectieux en salle d'accouchement, au bloc opératoire, en néonatologie et en ambulatoire. A côté de cela, les participants à cette journée, dont les débats étaient fructueux, ont assisté à la projection d'un film sur l'urbanisation et la santé. Pour le président du comité d'organisation, Dr Tarak Barhoumi, cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la promotion de l'hygiène hospitalière et de la formation continue des différents intervenants (médecins, hygiénistes et directeurs d'établissements hospitaliers). 1.000 nouveau-nés par an à l'unité de néonatologie Parmi les conférences auxquelles nous avons pu assister, figure celle du Pr Fethi Amri, chef de service de néonatologie à l'hôpital Ibn El Jazzar, qui a parlé de l'épidémiologie du risque infectieux en néonatologie. Il a notamment expliqué que la lutte contre les infections nosocomiales devient de plus en plus nécessaire d'autant plus que certains services sont plus explosés que d'autres, à l'instar du service de chirurgie, de réanimation, de maternité et de néonatologie : «En effet, l'encombrement des blocs, les procédures dites invasives et les longs séjours, surtout pour les grands prématurés, sont à l'origine de problèmes au niveau des conditions d'hygiène. Dans mon service, par exemple, qui dispose d'une seule unité de néonatologie pour tout le gouvernorat de Kairouan, nous traitons en moyenne 1.000 nouveau-nés par an (on enregistre au service de maternité 11.000 accouchements par an). La particularité, c'est qu'on voit de plus en plus de grands prématurés ayant de très faibles poids de naissance, ce qui nous oblige, à garder au maximum les bébés pour un long séjour hospitalier avec parfois des procédures invasives telles que la ventilation assistée, le cathélérisme, la perfusion intraveineuse qui sont des facteurs de risque d'infection hospitalière», a précisé le Pr Fethi Amri avant de mettre l'accent sur l'importance de la prévention, à savoir une bonne prise en charge de la grossesse et de l'accouchement afin de diminuer le taux de prématurité, une meilleure connaissance de l'épidémiologie des infections nosoconiales et des facteurs à risque, outre l'encouragement de l'allaitement maternel.