• Une embuscade des déserteurs fait huit morts parmi les soldats BEYROUTH/AMMAN (Reuters) — Vingt-trois personnes au moins ont été tuées hier en Syrie dans la province de Hama dans une série d'affrontements entre opposants, déserteurs de l'armée et soldats fidèles au président Bachar Al Assad. Selon l'Organisation syrienne des droits de l'Homme, basée en Grande-Bretagne, des déserteurs de l'armée ont tendu une embuscade à un convoi de quatre jeeps militaires, faisant huit morts parmi les soldats. Cette embuscade constituait apparemment une riposte après une attaque de l'armée contre une voiture de civils, qui avait fait cinq morts. Peu après, des activistes ont signalé que des militaires, appuyés par des chars d'assaut, avaient tué au moins dix personnes dans la ville de Hama. Il s'agirait de la première incursion de chars dans cette ville depuis l'offensive d'août, qui avait mis fin à de grandes manifestations dans le centre-ville. Mercredi, les blindés sont entrés dans des quartiers situés au nord et à l'est de la rivière Orontes, qui traverse cette ville située à 240 km au nord de la capitale, Damas. Les soldats ont tiré des rafales de mitraillettes, pillé et incendié des commerces fermés, rapportent les activistes. On signalait de nombreuses victimes civiles dans le quartier d'Hamidiya. Les insurgés ont tenté de stopper les militaires au niveau du pont Hadid, où on signale deux blindés détruits, ont ajouté ces sources, en contact avec des habitants de la ville. Selon les Nations unies, plus de 5.000 personnes ont péri depuis que le régime de Bachar al Assad a commencé à réprimer les manifestations d'opposants. Le clan Assad, de confession alaouite, dirige la Syrie depuis quarante ans. Les manifestations, inspirées par celle du «printemps arabe» en Afrique du Nord, ont débuté dans la ville de Deraa, dans le sud du pays, au mois de mars. Les opposants, qui demandaient initialement de simples réformes, réclament désormais le départ de Bachar. Leur mouvement s'est armé avec le soutien de déserteurs de l'armée, et le risque de guerre civile s'est accru. Selon le bilan du gouvernement syrien, plus de 1.100 membres de l'armée, de la police et des forces de sécurité ont été tués. Les médias officiels annoncent quotidiennement funérailles militaires, heurts avec des groupes armés et découvertes de caches d'explosifs. Hier, l'Iran a lancé un signe de soutien à la Syrie avec la visite à Damas du ministre iranien du Développement urbain, Ali Nikzad, a rapporté l'agence syrienne Sana. Ce dernier a assuré que Téhéran se tiendrait aux côtés de Damas et soutiendrait «son économie et ses positions face à la grande conspiration qui vise la Syrie». Selon Sana, la visite de Nikzad suivait l'approbation au Parlement iranien, le Majlis, d'un accord de libre-échange entre les deux pays.