La galerie Semia Achour (La Soukra) abrite depuis le 9 décembre l'exposition personnelle de Nejib Zneïdi. Entre œuvres antérieures représentant des scènes de rues et de récentes natures mortes réalisées exclusivement pour l'exposition, l'artiste nous présente 29 huiles mettant à l'honneur et dans un traitement figuratif et mimétique, la nature morte. Ce genre, longtemps et toujours réchauffé et mâchouillé, a pourtant prouvé, en centralisant l'objet, sa capacité de s'adapter avec l'évolution artistique et certains artistes en ont fait un vecteur avant-gardiste (Cézanne, les cubistes et les fauvistes), d'autres, par la suite, sont allés même jusqu'à l'associer au ready made... Nejib Zneïdi est un excellent technicien qui donne, depuis une quinzaine d'années, des cours de peinture au centre culturel d'El Menzah à Tunis. Il expose depuis l'âge de 20ans et ne peint que des huiles avec une prédilection pour le thème floral. Laquelle prédilection s'est faite sentir dans cette exposition qui embaume la rose. Et des fleurs, il y en a pour tous les goûts, de toutes les couleurs et dans différentes compositions... Reste que sous les couches huilées d'une flore incroyablement exécutée et mimée et à travers l'acuité et la subtilité de la technicité de l'artiste, surgit un gênant sentiment d'anachronisme. Et l'on est loin des natures mortes stylisées des cubistes et avant eux Cézanne. Ce dernier, rappelons-le, a révolutionné le genre et en a fait un terrain d'expérimentation de nouveaux systèmes de représentations. On est, surtout, plus dans une appréhension mimétique du genre (XVIIe siècle) loin de sa perception comme outil plastique de recherches formelles comme ce fut le cas au XXe siècle. D'une manière générale, Zneïdi est demeuré dans la sphère de l'exécutif, loin d'une quelconque approche esthétique ou recherche picturale. Il a préféré un traitement classique du genre, peut-être dans l'intention de rendre hommage ou de faire un clin d'oeil aux écoles hollandaises du XVIIe siècle, reste que les roses et les fleurs semblent susciter l'intérêt de certains amateurs d'art et autres acquisiteurs et collectionneurs d'œuvres, d'autant plus que c'est admirablement représenté et sublimé par une saisissante palette de couleurs. L'exposition se poursuit jusqu'au 8 janvier 2012.