• Accord entre les deux principaux groupes de l'opposition Les deux principaux mouvements de l'opposition syrienne ont signé un accord sur une période de transition et l'établissement d'un régime démocratique, en cas de chute de l'actuel pouvoir en place à Damas, ont annoncé hier plusieurs de leurs responsables. Il s'agit de la tentative d'unification la plus sérieuse à ce jour de l'opposition à Bachar Al-Assad, jusqu'ici très dispersée. Et elle affirme clairement que son objectif est la chute du régime de Damas. Burhan Ghalioun, dirigeant du Conseil national syrien (CNS), principale formation de l'opposition, et Haytham Manna, du Comité de coordination national pour le changement démocratique (CNCD) ont paraphé cet accord avant-hier soir au Caire, ont-ils fait savoir via un communiqué du CNCD et une déclaration d'Omar Idilbi, pour le compte du CNS. L'accord, selon le projet de texte dont l'Associated Press a obtenu une copie, rejette toute intervention militaire étrangère en Syrie et appelle à la protection des civils par tous les moyens légaux dans le cadre du droit international. Il prévoit une «période de transition» après la chute du régime de Bachar Al-Assad, au cours de laquelle une nouvelle Constitution devra être rédigée qui garantisse «un système démocratique parlementaire, civil et pluraliste», et à l'issue de laquelle le parlement et un nouveau président seront élus. L'accord souligne l'égalité de tous les citoyens syriens, et qualifie la minorité kurde de partie «fondamentale et historique» de la structure nationale du pays. Il appelle également à la «libération des territoires syriens», référence apparente au plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967. Ces deux mouvements d'opposition ont émergé depuis le début du soulèvement contre le régime de Damas en mars dernier. Le CNS est le plus actif à l'étranger, Ghalioun rencontrant nombre de dirigeants internationaux, tandis que le CNCD a organisé des conférences de l'opposition en Syrie même. «L'opposition, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, est d'accord pour dire que ce régime doit partir et qu'un nouveau système démocratique doit être mis sur pied», a déclaré à l'Associated Press le dirigeant en Syrie du CNCD, Hassan Abdul-Azim, l'un des principaux dissidents dans le pays. Les deux mouvements ont précisé qu'ils remettraient officiellement le texte paraphé de leur accord au secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Elaraby, aujourd'hui au Caire. Malgré l'arrivée mardi en Syrie d'une centaine d'observateurs de la Ligue arabe, censés superviser le respect par Damas de l'accord prévoyant l'arrêt des violences, la répression sanglante se poursuit: elle a fait au moins 27 morts avant-hier, alors que la population, encouragée par la venue des observateurs, manifestait en masse dans tout le pays. Hier, selon la télévision publique syrienne, les observateurs arabes se sont rendus à Deraâ (sud), d'où est parti le soulèvement, et à Homs (centre), devenue un des principaux bastions de la contestation et où le régime a mené une sanglante opération militaire.