SYDNEY (AP) — Le monde a commencé à enterrer 2011, souvent difficile, et accueillir 2012. Des feux d'artifice scintillants en forme de papillons, de cœur ou de cascade, avaient déjà salué la nouvelle année hier dans le port de Sydney en Australie et dans plusieurs pays du Pacifique-Sud. Plus d'un million et demi de personnes s'étaient massés sur les berges ou sur des bateaux pour assister au spectacle pyrotechnique au-dessus du Harbour Bridge, intitulé «Time to Dream» (il est temps de rêver). «Il s'agit de donner aux gens l'occasion de rêver à l'année qui commence en espérant qu'elle soit un peu meilleure que l'année que nous avons eue», a expliqué Aneurin Coffey, producteur des festivités du Nouvel An à Sydney. «J'ai eu mon compte cette année», commentait Sandra Cameron, 68 ans, qui a perdu presque tous ses biens dans l'inondation de sa maison, dans l'Etat du Queensland après un cyclone en février. «Il faut que ce soit une meilleure année l'an prochain». Pour la première fois, les îles Samoa, dans le Pacifique-Sud, ont été les premières à célébrer la nouvelle année, alors qu'elles étaient d'ordinaire les dernières. Le petit archipel et les Tokelau, des atolls voisins, ont en effet fait un bond dans le temps cette semaine en changeant de fuseau horaire et supprimant tout simplement le 30 décembre. A minuit jeudi, il était déjà minuit avant-hier, et 24 heures plus tard, habitant et touristes célébraient 2012, en portant des toasts autour des piscines ou sur les plages. En Nouvelle-Zélande, les festivités étaient plus discrètes. Des pluies torrentielles et des orages ont entraîné l'annulation des feux d'artifice prévus à Wellington la capitale, à Palmerston North et sur les plages de Mount Maunganui. A Auckland, en revanche, des milliers de fêtards ont pu voir les fusées partir de la Sky Tower. Les Japonais célébraient la fin d'une année douloureuse, marquée par le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars, qui ont fait près de 20.000 morts et provoqué la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima Dai-ichi. «Pour moi, la plus grande chose qui ait marqué l'année, c'est la catastrophe de mars», confirmait Miku Sano, 28 ans, une étudiante infirmière de la ville de Fukushima. «Honnêtement, je ne savais pas quoi dire à ces gens qui devaient combattre la maladie tout en vivant dans la peur de ne jamais pouvoir rentrer chez eux. Les niveaux de radiations dans la ville de Fukushima, où je vis, ne sont certainement pas bas, et nous ne savons pas comment cela va affecter notre santé dans l'avenir». Les Japonais ont passé une partie de la journée à visiter les temples et sanctuaires et prier pour la nouvelle année. Les cloches géantes devaient sonner 108 fois pour purifier le monde du mal et porter chance.