WASHINGTON (Reuters) — Barack Obama lance une nouvelle initiative visant à resserrer les liens, économiques et sociaux, entre les Etats-Unis et le monde musulman. Le Président américain accueillait hier à Washington un sommet sur l'entreprenariat, qui réunit pendant deux jours 250 patrons à succès d'une cinquantaine de pays, notamment de pays à forte population musulmane. Avec cette réunion, il tient une promesse faite en juin dernier dans le discours au monde musulman qu'il avait prononcé au Caire, quelques mois après son entrée à la Maison-Blanche. Barack Obama doit prendre la parole à l'issue de la première journée de ce sommet, afin de souligner sa volonté d'"approfondir notre engagement, dans le monde entier, avec les communautés majoritairement musulmanes", a déclaré Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale. Si cette réunion est généralement bien accueillie, comme un prolongement du discours du Caire, les analystes observent que le Président américain sera au bout du compte jugé sur sa capacité à gérer les problèmes plus fondamentaux du monde musulman — le processus de paix israélo-palestinien, le programme nucléaire iranien ainsi que les guerres d'Irak et d'Afghanistan "A certains égards, le discours du Caire ne sera pas concrétisé tant que l'on n'aura pas trouvé des solutions plus larges à certains des grands problèmes géopolitiques", estime Juan Zarate, analyste au Centre d'études stratégiques et internationales et ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale de George W. Bush. "Le président sera jugé sur sa capacité à faire avancer ces grands dossiers, bien plus que sur la tenue ou non d'une conférence à la Maison-Blanche", dit-il. Le "sommet sur l'entreprenariat" regroupe un panel varié de personnalités âgées de 20 à 79 ans, "des gens qui sont invités à Davos (au Forum économique mondial) et d'autres qui ne sont d'ordinaire pas invités dans des réunions de ce genre", résume un responsable de l'administration Obama. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton, le secrétaire à l'Education, Arne Duncan, son collègue au Commerce, Gary Locke, ainsi que d'autres hauts responsables américains participeront à certaines réunions de ce sommet.