L'Apak (Association des parents et des amis des autistes à Kairouan) a organisé le 30 octobre un colloque intitulé «l'autisme et la communication» dont les travaux ont été ouverts par Mme Monia Jeridi, présidente de cette association. Le programme de cette journée, à laquelle ont assisté des parents, des enfants autistes, des représentants de la société civile ainsi que des centres des autistes de Sousse et de Monastir et de l'Association de promotion de la Santé mentale de Nabeul, a comporté une communication exhaustive du Dr Naoufel Gaddour, psychiatre et professeur agrégé à la faculté de Médecine de Monastir ainsi que quatre ateliers suivis par des débats et la synthèse des rapports de travail de groupes selon des formules de Charles. Quels sont les symptômes ? On a notamment expliqué au cours de ce colloque que cette maladie orpheline touche en Tunisie un enfant sur 200, avec des intensités variables. Dans le gouvernorat de Kairouan, 204 cas d'autisme ont été diagnostiqués jusqu'à nos jours. Il s'agit en fait d'une incapacité chez l'enfant à établir des relations humaines. Il paraît lointain, replié sur lui-même, inadaptable. Il a des gestes incontrôlés et manque de tout sens pratique. Il parle peu et ses gestes sont toujours les mêmes. Cet enfant semble au demeurant parfaitement bien développé et intelligent mais il a une forte tendance à l'introversion et à l'égocentrisme, sa vie mentale étant occupée tout entière par son monde intérieur. En outre, il cherche la solitude, manque de créativité et il semble détaché du monde extérieur. Comment s'en sortir? Pris à temps, l'autisme s'atténue et peut même disparaître. D'après les différents intervenants lors de cette rencontre, plusieurs mesures peuvent être prises pour intégrer l'enfant dans son environnement social. Ainsi, il faudrait essayer de stimuler le plaisir que l'enfant peut éprouver envers quelque autre personne et surtout de rétablir l'affection entre lui et sa mère car il a toujours besoin d'amour sans réserve, ni marque de déception. En outre, il faut accepter les limites de l'enfant, le forcer à aller au-delà de ses capacités ne ferait que le «murer» en lui-même. Le recours à des centres spécialisés, où il sera éventuellement traité par un psychiatre, peut aider l'autiste à devenir indépendant et à trouver par lui-même ses propres centres d'intérêt, à son propre rythme. Par ailleurs, il ne faut pas faire tout à sa place car il est certainement capable de bien des choses. Notons dans ce contexte que tous les membres de l'Apak souhaiteraient la création à Kairouan d'un centre pour autistes avec tous les équipements nécessaires et un personnel médical qualifié. En outre, ils espèrent que des auxilaires de vie soient mis à la disposition des familles pour les aider à s'occuper convenablement de leurs enfants autistes.