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Témoignages
Spécial commémoration de la Révolution du 14 janvier 2011
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 01 - 2012

Aroua Ayoub (42 ans), employée de banque : optimisme et patience doivent être de mise
On sent une grande joie, comme c'était le cas il y a un an. L'ombre de la dictature s'est dissipée et nous sommes entrés dans une nouvelle étape de l'histoire de la Tunisie. Une étape que nous voulons de démocratie et de liberté; choses qui n'existaient pas sous le régime de la dictature qui a longtemps régné.
Maintenant, il faut patienter et donner du temps au gouvernement afin qu'il réalise les programmes dont nous tous, Tunisiens et Tunisiennes, attendons beaucoup. La patience est nécessaire pour stabiliser notre économie et remettre le pays sur la bonne voie du progrès et de l'égalité entre les différentes régions.
Je suis optimiste quant à ce qui se passe actuellement et j'espère que nous allons pouvoir concrétiser davantage nos voeux, dont ceux relatifs à la dignité et à l'égalité. Dans ce sens, nous devons être attentifs et laisser travailler le gouvernement, qui a peut-être ses défauts, plutôt que de lui chercher les fautes dans un esprit de critiquer pour critiquer.
Une telle fête ne peut que nous soulager des mauvais souvenirs d'une ère révolue.
Kaïs Aouichi (32 ans), chômeur diplômé du supérieur
Les manifestations d'aujourd'hui et celles qui ont démarré depuis le 17 décembre sont porteuses d'espoir. Le pays est entré dans une atmosphère de quiétude. Cependant, il y a toujours du désespoir chez les chômeurs, notamment les diplômés du supérieur à l'instar de mon cas. Je suis à la recherche d'un travail dans mon domaine depuis des années mais en vain. Je me trouve obligé de faire n'importe quel petit boulot pour subvenir aux besoins de ma famille.
Nous avons eu tant de promesses mais, sur le plan pratique, nous n'avons rien eu. Le gouvernement a certes besoin de temps pour redresser l'économie du pays mais beaucoup de choses se présentent comme urgentes...
Aussi, j'ai un sentiment de manque de confiance en ce que fait actuellement le gouvernement d'autant plus que sa politique et ses stratégies ne me sont pas assez claires. Nous sommes un pays du tiers monde et nous ne pouvons penser aux bienfaits de la démocratie alors que le taux de pauvreté est élevé. J'estime qu'il faut trouver d'urgentes solutions pour éradiquer la pauvreté avant tout.
Saïd Ben Ahmed (49 ans), employé d'une société privée
Nous voyons là un mélange de générations venues célébrer une journée qui restera gravée dans l'esprit de tout Tunisien. L'émotion et la joie sont grandes et elles émanent de ce sentiment de liberté qui se concrétise depuis une année. Cette dernière a connu une série d'événements dont l'importance est capitale pour l'avenir du pays. Espérons que notre nation, toutes sensibilités confondues, trouvera son chemin vers la démocratie, la liberté et l'égalité.
Economiquement parlant, le pays est en train de chercher la bonne voie pour rebondir. Sur le plan politique, je crois qu'il y a des hésitations et cela est dû aux innombrables revendications économiques et sociales du peuple, partout dans le pays. Une frange importante du peuple a été touchée dans sa dignité en manquant des ressources nécessaires pour assurer le pain quotidien. Pour sa part, le gouvernement est appelé à être vigilant et à traiter la situation avec beaucoup de sagesse. Pour être constructive, l'opposition doit coopérer dans tout cela et non être un facteur de ralentissement au niveau de la prise de décision. Je pense qu'il est temps de laisser de côté les questions d'ordre idéologique, surtout dans le camp des jeunes.
C'est de sa diversité que notre peuple tire toute sa force. Cependant, nous devons être plus ouverts à l'avis opposé. Je souhaite que tout un chacun qui prendra une responsabilité travaillera dans la transparence et avec un certain esprit de citoyenneté...
Aymen Zribi (25 ans), étudiant en pharmacie
Ces manifestations, qui prennent la tournure d'un festival, sont très expressives quant au moral d'un peuple qui a tant souffert des inégalités. En effet, je pense que, désormais, on parvient à accepter, même relativement, l'autre. C'est plus qu'une journée historique, surtout pour nous les jeunes, puisqu'elle porte en elle plusieurs significations, dont le bon débarras d'une dictature qui nous a humiliés et qui nous a privés de nos droits les plus élémentaires, en l'occurrence la liberté...
Je crois que le futur reste peu prévisible. Il n'y a pas de clarté dans ce qui se passe et il n'y a pas de pronostics à donner. Sur le plan politique, je sens que pour certains l'intérêt du pays vient au second plan. Depuis la campagne électorale, les partis progressistes et de gauche n'ont pas su travailler et donner une meilleure image de leurs politiques. Actuellement, ces partis qui forment l'opposition n'ont pas encore trouvé leurs repères et leur meilleur positionnement.
Je pense que, pour construire, il faut être optimiste, même s'il y a des relents qui peuvent nourrir des crises de confiance. Pour sa part, l'actuel gouvernement doit donner une bonne impression sur sa maîtrise de la situation.
Sana Safi (31 ans, infographiste) :
«Je suis venue aujourd'hui à l'avenue Habib-Bourguiba avec l'intention de célébrer le premier anniversaire de la Révolution tunisienne et la fuite du dictateur Ben Ali. Et voilà qu'à ma surprise, je me trouve face à une véritable cacophonie. Des partisans de partis politiques qui s'affrontent verbalement avec des insultes et des propos blasphématoires. L'an dernier, en ce même jour, j'étais avec mes amis devant le ministère de l'Intérieur, tous unis pour une seule cause, scandant des slogans comme ‘‘Khobz ou ma ou Ben Ali la!'' (Pain et eau, et Ben Ali non!), ‘‘Dégage!'', ‘‘Awfia, awfia li dima'é echouhada'' (Fidèles, fidèles au sang des martyrs). Et voilà qu'un an après, l'Avenue est divisée entre des clans : les salafistes, les nahdhaouis, les progressistes, les marxistes-léninistes, etc. Est-ce qu'on a fait la révolution pour en arriver là?».
Walid Saïdi (29 ans, chômeur) :
«J'ai l'impression qu'on a tendance à oublier que les principales revendications de la révolution tunisienne sont la dignité et l'emploi. Hélas, un an après, ces revendications sont restées dans les oubliettes, et pas mal de chômeurs comme moi végètent encore dans les abysses de l'oubli. On n'a pas avancé d'un iota. Pis encore, 365 jours après la fuite de Ben Ali et après les tumultes post-révolutionnaires, on parle désormais de plus de 800.000 chômeurs. C'est pour cela que je suis descendu avec d'autres jeunes Tunisiens, avec lesquels je partage la même situation sociale, afin d'exprimer mon indignation. On appelle le nouveau gouvernement à prendre des mesures urgentes pour en finir avec cet immobilisme.»
Wiem A. (22 ans, étudiante à la faculté de La Manouba) :
«Je suis venue aujourd'hui en compagnie de mes camarades du Pcot (Parti communiste des ouvriers de Tunisie) et tous les partis de mouvance marxiste-léniniste, à l'image du PLP (Parti de la lutte progressiste). N'oublions pas que le 14 janvier 2011, Hamma Hammami était emprisonné dans les geôles du ministère de l'Intérieur et que ce jour-là, sa femme Radhia Nasraoui était parmi les premiers à se poster devant ce bâtiment pour revendiquer sa libération. J'appelle en ce jour mémorable à plus de justice, surtout pour les ouvriers et les agriculteurs de ce pays qui souffrent énormément au quotidien à cause de la cherté de la vie. Vive la révolution et vive l'humanisme».
Karim Maddahi (45 ans, réceptionniste dans un hôtel) :
«Je suis venu aujourd'hui pour souffler la première bougie de la Révolution tunisienne tout en défendant notre identité tunisienne loin des idéologies partisanes et du dogme religieux. La Tunisie est pour nous tous : musulmans, juifs, chrétiens ou athées. Je suis là aujourd'hui pour défendre le seul acquis de la Révolution tunisienne: la liberté d'expression. Il est temps que notre presse nationale et nos médias soient libres et surtout indépendants. J'appelle à ce que la télévision nationale Al Wataniya soit plus professionnelle et impartiale dans le traitement des événements, car on a besoin d'une presse qui incarne vraiment son statut de quatrième pouvoir et de garde-fou contre les dérives des politiques. Enfin, en tant qu'employé dans le tourisme, j'espère qu'après une année difficile, cette année 2012 sera une année faste pour ce secteur très vital.»


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