Pour la quatrième journée consécutive, le gouvernorat de Siliana vibre au rythme d'une série de mouvements de protestation. Un ras- le-bol profondément ressenti par une population ayant subi, depuis de longues années, toutes les formes de l'exclusion et de la marginalisation. Depuis vendredi dernier, a-t-on appris d'une source autorisée, les délégations de Makthar, de Kesra, Bargou, Bourouis, El Aroussa et Bouarada ont sombré dans l'immobilisme. Et l'anarchie a largement gagné du terrain jusqu'à la paralysie totale de toute activité. Excepté les hôpitaux locaux, pharmacies et boulangeries, plusieurs autres locaux administratifs et établissements scolaires ont déjà fermé leurs portes. Les entrées des villes et certains axes routiers demeurent encore bloqués, laissant ces régions en vase clos. Selon la même source, les délégations touchées par cette vague protestataire sont entrées en grève générale. Les grévistes, qui demandent au nouveau gouvernement de leur prêter une oreille attentive, ont lancé certaines revendications qu'ils considèrent comme priorité absolue. L'emploi, le logement décent et le développement régional sont en tête de liste. A Makthar, les protestataires, a-t-on également appris, ont réclamé des emplois, leur part des fruits de la croissance, la construction d'un hôpital local multidisciplinaire et la déclaration de la région en tant que gouvernorat à part entière. Quatre jours durant, les accès de la ville ont été coupés par les sit-inneurs. Des barrières et des pneus brûlés ont empêché le passage. Jusqu'à hier, lundi, jour du souk hebdomadaire de la région, les activités étaient en veilleuse et l'activité commerciale était au ralenti. A Bouarada, les événements ont fait boule de neige. Un groupe de chômeurs, ayant perturbé la circulation routière, a demandé des solutions urgentes. A signaler ici qu'aucune intervention policière ou militaire n'a été remarquée. A l'instar de Sidi Bouzid et de Kasserine, les manifestants de ces délégations pauvres ont demandé qu'un membre du gouvernement leur rende visite et soit à l'écoute de leurs doléances et préoccupations. Condition sine qua non pour un retour au calme, selon eux.