L'équipe de Tunisie a joué avec le feu... Tunisie : Methlouthi, Ifa, Jemal, Abdennour, Haggui, Korbi, Traoui, Msakni, Chikhaoui (Allagui), Chermiti (Jomâa) Dhaouadi (Darragi). Niger : Daouda, Bulus (Alhassane), Chicolo, Daukwae, Soumaïla, Yacouba, Boubaker (Laouali), Ali, Harouna, Ngounou (Kamilou), Maazou. Nous en aurons vu de toutes les couleurs face à cette équipe du Niger. L'adversaire du onze national était précédé d'une belle réputation, celle d'avoir barré la route de la CAN à l'Egypte et à l'Afrique du Sud. Nos joueurs étaient donc prévenus. Les Nigériens ont confirmé la bonne impression que l'on avait d'eux en donnant le tournis à la défense tunisienne. Et nous pouvons remercier la providence que Maazou et consorts ne savent pas marquer des buts et sont naïfs à l'approche de la zone de réparation. La Tunisie a gagné et ce n'est que justice, même si le rendement de l'ensemble a été en deçà des attentes. Le onze national a mérité ses trois points, rien que pour avoir été pénalisé sur le but d'égalisation du Niger. Une faute de main, ou l'intention de toucher la balle avec la main de Maazou, n'a pas été sanctionnée par l'arbitre. Ngounou surgit et égalise de la tête. Le but était entaché d'une grosse faute et a coupé l'herbe sous les pieds des Tunisiens. Pourtant tout avait bien commencé pour le onze national: 4' Msakni hérite d'une balle de Abdennour, il slalome et trompe ses adversaires avant de mettre la balle hors de portée du gardien Daouda. Jamais l'équipe de Tunisie n'avait aussi bien débuté une CAN, hormis celle de 2004 qu'elle avait organisée. Mais la joie sera de courte durée. Cinq minutes plus tard, les Nigériens égalisent dans les conditions que l'on sait et les Tunisiens sont confrontés à une montagne de problèmes. Jemaâ, la providence A vrai dire, nous nous permettrons d'adresser quelques reproches au sélectionneur national. Sami Trabelsi, comme tous ses prédécesseurs, a confirmé qu'il était trop conservateur. Il aurait pu faire tourner son effectif. Les solutions existent mais il feint peut-être de ne pas les voir. Exemple: que faisaient Traoui et Korbi hier sur le terrain. De la résistance sans plus. Quant aux latéraux, si Jemal a essayé de monter au charbon en fin de match, Ifa a été incapable de passer la ligne médiane. Des changements s'imposaient mais le sélectionneur a fait la sourde oreille. Puis on ne sait trop pourquoi il a remplacé Dhaouadi par Darragi. Ne valait-il pas mieux relever Chikhaoui ? Il y avait confusion sur le terrain avec Darragi et Chikhaoui. Et qu'on le veuille ou non, Chikhaoui n'est pas un joueur de couloir et ne peut pas assurer le rôle de Dhaouadi. Chaque match a sa vérité et les joueurs qui vont avec Ragued et Saïhi auraient pu faire l'affaire à l'entrejeu pour donner un temps de répit à Traoui et Korbi après les efforts fournis face au Maroc. Mais le sélectionneur national a vu différemment. Le seul changement à sa place a été celui de Chermiti par Jemaâ. Le joueur d'Auxerre n'a pas été impérial mais il aura eu le mérite de jouer plus en profondeur. Le tort de l'équipe de Tunisie a été de manquer de rythme et de percussion. Jemaâ a trouvé la faille (90') et Darragi aurait pu enfoncer le clou (90'+4') n'eût été la transversale. Cette victoire aurait pu échapper à l'équipe de Tunisie dont les joueurs ont vite sombré dans le doute et le désarroi après le but d'égalisation des Nigériens. La leçon est à retenir. Maintenant, il faudra batailler encore mardi prochain face au Gabon pour mettre définitivement les pieds en quart de finale.