Depuis le 21 janvier dernier, les yeux sont rivés sur ce ballon de football qui court les stades du Gabon et de la Guinée équatoriale. Sur la liste à la succession de l'Egypte, septuple champion d'Afrique mais pas qualifiée pour défendre son titre, 16 nations ont nourri le secret espoir de monter sur le toit de l'Afrique. Mais après le premier tour, surprises, déceptions et confirmations sont au rendez-vous. Retour sur les faits qui ont émaillé ce premier tour de la 28e coupe d'Afrique des nations, de Bata à Franceville, en passant par Malabo et Libreville... Le premier tour de la CAN 2012 a débouché sur des quarts de finale inattendus: Zambie/Soudan, Côte d'Ivoire/Guinée équatoriale, Gabon/ Mali et Ghana/Tunisie. Un tableau final, avec des surprises puisqu'outre le Syli guinéen, le Sénégal et le Maroc, grandissimes favoris de cette édition, ont été rayés de la course par des équipes moins nanties sur le papier. Elles étaient seize équipes au départ, et voilà qu'il n'en reste que huit, à l'issue des phases de poule. On peut, ainsi, retenir de ce bilan à mi-parcours des surprises, tels le crash de certaines formations qui portaient des casques de favoris, à l'instar du Sénégal, du Maroc..., la prouesse des pays hôtes mais aussi la confirmation de la Côte d'Ivoire et du Ghana, appelés respectivement à confirmer face au pays hôte (la Guinée équatoriale) et à la Tunisie, champion d'Afrique 2004. La Côte d'Ivoire et le Ghana sans forcer L'exception confirme la règle. Si cette CAN 2012 a réservé beaucoup de surprises, cela ne l'est, surtout pas, pour la Côte d'Ivoire et le Ghana. Eléphants et Black Stars, seules équipes mondialistes au tournoi, à avoir été à la hauteur des attentes, au niveau comptable, tout au moins. Les coéquipiers de Didier Drogba ont, même sans convaincre dans le jeu, réussi le carton plein, avec trois succès, cinq buts marqués et zéro encaissé. Le Ghana, lui, a parfois joué petit bras, avec un football calculateur mais a su faire la différence, dans les moments clés. La marque des grandes équipes, dira-t-on. Les Black Stars, avec un bloc solide, ont conforté leur statut de favoris, avec leurs vedettes Gyan Asamoah, André Ayew et autres Mensah qui se sont emparés de la place de leader du groupe D, suivis des Aigles du Mali qui, à l'arraché, ont décroché leur ticket. Grandissimes favoris, à l'entame du tournoi, les Lions de la Téranga et de l'Atlas ont sombré, dès le premier tour de cette 28e édition de la CAN. C'est, donc, sans nul doute, la consternation de cette première phase. La bande à Mamadou Niang a ainsi raté son come-back, après avoir manqué l'édition de 2010 et, pis, avec un bilan comptable honteux: trois défaites, six buts encaissés et trois marqués. Si la première défaite, face à la Zambie, était excusable, celles, face à la Guinée équatoriale et la Libye, le sont moins. Ces prestations ont, en tout cas, confirmé que la sélection sénégalaise vivait davantage sur la qualité de ses joueurs que sur une réelle force collective. Ce constat vaut aussi, à un degré moindre, pour l'équipe du Maroc, même si sa poule, avec le Gabon, la Tunisie et le Niger, était plus ou moins difficile. Les Lions de l'Atlas, en l'absence de certains ténors, comme l'Egypte, le Cameroun, le Nigeria, n'ont pas, tout comme le Sénégal, pu en profiter. Après ces hécatombes, leurs deux sélectionneurs — Amara Traoré et Eric Gerets — se retrouvent sur une chaise éjectable. Mais, hormis ces deux grands, la sortie du Burkina Faso, dès les phases de poule, au profit du Soudan, est aussi surprenante. Les pays hôtes au rendez-vous A vrai dire, on était bien loin de l'imaginer. Mais le Gabon et la Guinée équatoriale, les deux pays organisateurs, ont fini par surprendre plus d'un dans ce premier tour. Par-dessus tout, le Nzalang national, 151e mondial, a, sans nul doute, créé la surprise, pour sa première participation aux phases finales de la CAN. Un grand flou entoure cette équipe qui n'aligne pratiquement que des joueurs locaux mais aura l'outrecuidance de s'être offert les scalps de la Libye et du Sénégal, en phase de poules, ne calant que face à la Zambie. La Côte d'Ivoire ne doit surtout pas la sous-estimer. La présence du Gabon dans le top 8 africain est moins étonnante. Les Panthères ont beaucoup travaillé, ces deux dernières années, sous la houlette de Gernot Rohr. Savant mélange d'expérience et de jeunesse, l'équipe gabonaise a aussi reçu le soutien d'un public et de son gouvernement qui la poussent toujours à la victoire. Les trois succès contre le Niger, le Maroc et la Tunisie ont créé beaucoup d'attente. 61 buts jusque-là Les équipes ont visiblement progressé. Les rencontres du premier tour ont comptabilisé 61 buts. Le Syli National, qui en a marqué 7, possède la meilleure attaque, pour le moment, l'équipe étant éliminée. Les Panthères du Gabon ont largement contribué au spectacle, avec 6 buts inscrits. Les Eléphants ivoiriens en ont inscrit 5, tout comme la Zambie. En somme, en 24 matchs disputés, seuls trois ont été sanctionnés par des nuls : Libye/Zambie (2-2), Soudan/Angola (2-2) et Ghana/Guinée (1-1). Autre fait marquant, toutes les équipes éliminées ont perdu leurs premiers matchs. Pour dire que tout s'est âprement disputé.