Suite aux événements survenus à Bir Ali Ben Khélifa, une réunion d'urgence a été convoquée par le président de la République, à laquelle ont participé les ministres de la Défense nationale et de l'Intérieur ainsi que de hauts cadres de l'Armée et de la sécurité civile et militaire. L'objet de cette réunion a été au centre d'un point de presse, tenu hier après-midi, au Palais de Carthage par M.Adnène Moncer, conseiller et porte-parole auprès de la Présidence de la République. Au-delà des faits qui ont déjà été relatés et largement médiatisés, deux mesures décidées lors de ladite réunion sont à retenir: la nécessité de réformer le système sécuritaire en vigueur dans les zones frontalières, de façon à permettre aux forces de l'ordre et aux militaires de mener à bien leur mission et l'approfondissement de l'instruction sur l'affaire de Bir Ali Ben Khélifa. S'il est vrai que ces incidents étaient prévisibles, étant donné l'état d'insécurité régnant en Libye et la circulation des armes chez nos voisins, il est tout aussi bien étonnant que ces incidents se soient déclenchés précisément au moment où notre pays est en passe d'asseoir les bases institutionnelles démocratiques, a signifié M. Moncer qui suspecte des parties qu'il qualifie d'«ennemies» de la démocratie. Parallèlement à cette affaire, et alors que leurs collègues de la sécurité et de l'armée se démènent pour protéger les frontières nationales, dans un contexte d'état d'alerte, le syndicat général des forces de sécurité intérieure engage une action de protestation pour des revendications dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles sont étriquée. Défaillance professionnelle, faute grave que le porte-parole de la Présidence n'hésitera pas de qualifier de «désertion» et qu'il estime comme étant désormais intolérables. D'autant que certains parmi les protestataires sont allés jusqu'à révéler aux médias des informations sur l'enquête relative aux instigateurs des incidents de Bir Ali Ben Khélifa et qui sont considérées comme étant confidentielles. Le second point à l'ordre du jour a consisté en une sorte de bilan de la participation de la Tunisie au 18ème Sommet africain, organisé les 29 et 30 janvier dernier à Addis-Abeba. Les deux idées-force de ce bilan, telles que formulées par M. Moncer, ont trait à la sécurité des pays du sud saharien et à l'économie africaine. Les travaux du sommet ont convenu de la nécessité pour les pays africains de conjuguer leurs efforts en vue de vaincre les menaces sécuritaires pesant sur le continent aussi bien celles qui proviennent des groupuscules terroristes que celles suscitées par les actes des mercenaires. L'économie africaine est pour sa part en passe de gérer les défis de l'emploi, des ressources vitales et de la désertification.Le projet de création de la zone de libre-échange, en 2017, devrait permettre d'élargir les échanges et de rentabiliser les potentialités économiques africaines largement convoitées par les grandes puissances. Constatant que la Tunisie fut pendant très longtemps absente de son environnement africain, mais aussi maghrébin, M.Moncer a indiqué que dans l'optique d'une nouvelle dynamique de la diplomatie tunisienne, l'entretien que le président de la République a eu avec le chef du gouvernement algérien, M. Ahmed Ouyahia, est important en ce qu'il a entamé les démarches d'une redynamisation de l'Union du Maghreb Arabe. Dynamique que viendra raffermir la tournée du président de la République commençant le 8 février par une visite au Maroc. Il est prévu qu'à l'occasion de cette tournée, la question de la construction maghrébine et celle du renforcement des échanges soient à l'ordre du jour de ces rencontres au sommet.