• Les négociations engagées entre le gouvernement, le groupe allemand et les représentants de la société civile ont abouti à la réouverture, hier, du site de Mateur Le choc provoqué par la décision du groupe allemand Leoni de câblage automobile de fermeture de l'un de ses sites de production à Mateur, employant environ 2.700 personnes, est peut-être derrière l'accord conclu, dimanche, et la reprise, hier, du travail à l'usine. Les négociations engagées dans l'urgence, par le gouvernement et le partenaire allemand, d'une part, et entre le premier et les ouvriers et la partie syndicale de l'autre, ont été à l'origine du compromis trouvé et du maintien en activité de ce site important. Une large concertation qui a vu également l'implication directe de la société civile de la région dans le but de sauvegarder ces emplois dont la région et ses habitants ont grandement besoin. En effet, la délégation de la société civile de Mateur, annonce-t-on, qui s'est déplacée dimanche à Sousse est parvenue à un accord avec la direction du groupe allemand qui donne la priorité à l'emploi. A ce propos, indique M. Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l'Industrie et du Commerce, à La Presse, «les négociations engagées entre le gouvernement et le groupe allemand ont permis de renouer le dialogue entre les parties concernées et d'aboutir à des solutions qui prennent en considération l'avenir de l'entreprise». Ces négociations, qui ont mobilisé toutes les parties concernées, a-t-il ajouté, «ont traduit une prise de conscience profonde de l'impératif de préserver les emplois, de favoriser les conditions optimales pour que l'usine poursuive son activité dans de bonnes conditions et de placer les intérêts de la Tunisie au-dessus de toute autre considération». Un accord, a priori inespéré, qui fixe les droits et devoirs des différentes parties. Pour M. Chakhari, «il fixe un cadre qui demande au gouvernement d'offrir à cette entreprise un environnement qui lui permette de poursuivre son activité dans la stabilité sociale et la sécurité et de recourir à la loi en cas d'agissements ou de mouvements illégaux qui viendraient obérer ce processus». En plus clair, il a été décidé la mise à l'écart des personnes qui sont derrière l'agitation qui a conduit à la décision de fermeture du site et l'application stricte de la loi. Cela est d'autant plus vrai que la décision de réouverture du site, estime M. Chakhari, est à considérer comme un «appui de la partie allemande à la Tunisie, à sa révolution et à son processus de transition démocratique». Il est à noter que le groupe allemand Leoni, spécialisé dans le câblage automobile, emploie environ 14 mille personnes dans ses différents sites en Tunisie où il est implanté depuis 1977.