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Le grand bazar impérial
Commentaire ; Conférence internationale sur la crise en Syrie
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 02 - 2012


Par Soufiane BEN FARHAT
Cafouillage ou flou artistique ? La conférence internationale sur la crise en Syrie prévue aujourd'hui à Tunis demeure, sous certains angles, opaque.
La Russie n'y participe pas, a indiqué mardi dernier le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. La Chine n'en semble guère enthousiasmée. Le Liban, lui aussi, a préféré ne pas s'y associer.
Le congrès divise en fait. Le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, a été on ne peut plus clair : «Nous n'avons pas été informés ni de la composition de ses participants, ni de son ordre du jour. Mais ce qui est le plus important, l'objectif réel de cette initiative n'est pas clair. Compte tenu de ces circonstances, nous ne voyons pas de possibilité de participer à la conférence de Tunis». Et de renchérir que Moscou «a l'impression qu'il s'agit de former une coalition internationale afin de soutenir une partie d'un conflit intérieur contre l'autre... On a invité en Tunisie des groupes séparés d'opposition, alors que des représentants du gouvernement syrien n'ont pas été invités. Cela veut dire que les intérêts d'une grande partie de la population de la Syrie, qui soutient les autorités, ne seront pas représentés. Dans ce cas, il est peu probable que cette conférence puisse aider à commencer un dialogue national syrien visant à trouver des solutions pour surmonter la crise intérieure», estime Alexandre Loukachevitch.
Côté tunisien, l'argumentaire est ambivalent, ambigu. Souvenons-nous: vendredi dernier, notre ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, avait affirmé que le Conseil national syrien n'aurait pas de représentation officielle à cette conférence dite des amis du peuple syrien.
Lundi dernier, volte-face : le même ministre tunisien des Affaires étrangères affirme que le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l'opposition, sera représenté à la conférence internationale sur la crise en Syrie prévue aujourd'hui en Tunisie.
Il est en fait utile de rappeler que notre pays a accueilli le premier congrès d'une des franges rivales de l'opposition syrienne en décembre dernier. Cependant, la Tunisie n'a pas officiellement reconnu le CNS.
La diplomatie tunisienne est hésitante en fait. Elle semble obéir à des motivations secrètes. Comme si le centre de décision et les raisons véritables étaient ailleurs. M. Rafik Abdessalem a d'ailleurs mis en garde lundi contre un scénario irakien en Syrie. Une déclaration qui en dit long sur les desseins qui se trament en coulisses.
Ne nous y trompons pas. On est en plein registre des relations impériales régissant les Proche et Moyen-Orient depuis les lendemains immédiats de la Première Guerre mondiale.
La conférence de Tunis semble partie pour perpétuer une triste réalité. Abstraction faite de la nature du régime syrien et de la répression sauvage du soulèvement populaire, les intérêts des grandes puissances occidentales semblent être de mise. Le Qatar mène, tambour battant, une campagne anti-syrienne qui est tout sauf désintéressée. A preuve, la coalition internationale armée que le Qatar s'échine à mettre sur pied contre le régime syrien à l'instar de la coalition qui a renversé le régime de Kadhafi en Libye.
L'axe américano-israélo-arabo-sunnite est à l'œuvre. La campagne de Syrie n'y serait que le préalable à l'éradication du puissant Hezbollah libanais, en prélude, à son tour, à la guerre contre l'Iran.
Il y a aussi le CentCom (le dispositif militaire américain nommé Central Command) qui coordonne les politiques militaires américaines dans 27 Etats moyen-orientaux, incluant l'Asie Centrale, l'Afghanistan et l'Irak. Le QG du CentCom est au Qatar.
Le Qatar joue un rôle fondamental dans le CentCom. Les interventions militaires américaines en Irak, en Afghanistan et dans toute la région d'Asie Centrale au cours de la dernière décennie ont été coordonnées depuis le Conseil de coopération du Golfe. Certains analystes estiment à plus de 100.000 l'effectif des troupes américaines positionnées sur différentes bases au sein des Etats du CCG.
Pour certains protagonistes, la conférence de Tunis sur la Syrie serait le pain béni légitimant l'implication du CentCom dans le conflit syrien. Cela explique le récent et spectaculaire double veto russe et chinois à la résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité des Nations unies.
Sous l'appellation fallacieuse de conférence des amis du peuple syrien, les marchands de la guerre et de la mort tirent les ficelles du jeu. En coulisses bien évidemment. Et il conviendrait mieux parler de grand bazar impérial plutôt que de conférence des amis du peuple syrien.
Et il est bien étrange que la diplomatie tunisienne, traditionnellement réservée et prudente, joue les premiers violons dans ce sinistre concert.


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