• Le nombre des glissements de terrain durant le mois de février a atteint les 120, touchant le réseau routier et les parcours agricoles des gouvernorats du nord-ouest • Le ministère de l'Equipement entamera dans les deux prochaines semaines des actions d'entretien et d'aménagement de six points dans le gouvernorat de Jendouba • Une enveloppe de 60MD a été allouée aux opérations de traitement des dangers dus aux glissements de terrain dans les gouvernorats du nord-ouest Les intempéries en Tunisie sont devenues depuis quelques années une source de préoccupations majeure. Les experts sont à pied-d'œuvre pour étudier toutes les éventuelles perturbations qui ont eu, depuis 2003 et jusqu'à cette année, des effets pervers et pour trouver les solutions préventives idoines. Les études ont montré que la situation géographique de la Tunisie et la fragilité de ses écosystèmes la rendent particulièrement vulnérables aux impacts potentiels de la hausse de la température moyenne, notamment l'élévation du niveau de la mer, la réduction des réserves en eau douce, en raison d'une évaporation accentuée, de la perturbation des saisons des pluies... Face à cette situation, notre pays, qui s'est engagé très tôt dans la voie de la prévention et de la veille météorologique, n'a pas pu faire face aux précipitations violentes qui se sont abattues récemment sur le nord-ouest et le gouvernorat de Bizerte, ayant provoqué des pertes humaines et de dégâts matériels, paralysé la circulation des véhicules et des passants dans certaines régions, particulièrement dans la région de Boussalem et Mateur. Touchées par ces fortes perturbations climatiques (pluie et neige), les gouvernorats du nord-ouest (Jendouba, Le Kef et Béja) et Bizerte, ces régions vivent encore dans l'isolement total et l'incertitude d'une éventuelle intensité des écoulements des eaux. Les pluies diluviennes et la vague de neige ont provoqué, durant le mois de février, environ 120 glissements de terrain enregistrés dans le réseau routier et les parcours agricoles des gouvernorats du Nord-Ouest. Selon les prévisions du ministère de l'Equipement, les gouvernorats de Jendouba, Béja, Le Kef et Bizerte sont les plus touchés par ces glissements, dont le nombre augmentera durant les jours à venir. En effet, parmi les points qui affrontent actuellement les dangers de ces aléas climatiques, citons El Hassaïnia, El Aouamria, El Kreimia, Fej El Atlal , Babouch au niveau de la route nationale n°11 et l'hôtel El Fernan au niveau de la route nationale n°17, reliant Aïn Draham et Fernana, outre d'autres points au niveau des routes régionales 65, 161 et de 25 routes régionales sis au gouvernorat de Jendouba nord, à Aïn Draham, Fernana, Balta Bouaouan, Boussalem et Ghardimaou. Concernant le gouvernorat du Kef, les glissements de terrain les plus graves ont été enregistrés au niveau de la route nationale n°17 reliant le Kef et El M'Hassen (10km) et du parcours Sarkouna reliant la ville du Kef à Bohra en plus d'autres glissements de terrain moins graves à Sakiet Sidi Youssef. Au gouvernorat de Béja, des routes classées et des parcours agricoles ont été endommagés suite aux glissements de terrain centrés au niveau de la route régionale 52 reliant Béja à Néfza et Tabarka. Mieux gérer l'extension urbaine Face à cette situation, le ministère de l'Equipement a mis les bouchées doubles en prenant des mesures d'urgence, qui consistent en la mise place de bureaux d'études spécialisés chargés de diagnostiquer les dégâts et de suggérer les solutions techniques adéquates. Par ailleurs, les services techniques de l'équipement sont intervenus pour mener des opérations provisoires de remblaiement afin d'éviter l'isolement des habitants et la coupure des routes. Le ministère de tutelle a programmé au cours des deux prochaines semaines le démarrage de plusieurs actions d'entretien et d'aménagement de six points dans le gouvernorat de Jendouba, au niveau de la route nationale n°17 et la route régionale n°161. Il est à noter que le coût global de ces actions d'entretien des glissements de terrain enregistrés dans les gouvernorats du Nord-Ouest dépassera les 60MD. Force est de rappeler que ces inondations observées, déjà depuis 2003, montrent encore une fois la limite des infrastructures actuelles et leur incompatibilité avec la protection des hommes et des biens contre l'impact de fortes inondations. Pour faire face à cette situation, toute une stratégie de protection des villes tunisiennes contre les risques des inondations a été arrêtée. Celle-ci renferme l'élaboration d'une carte des zones menacées par les inondations, inscrite dans le cadre de l'impact de ce phénomène sur les villes. Les inondations qui viennent de toucher ces deux derniers jours le gouvernorat de La Manouba ont provoqué également l'isolement de certains quartiers où les services de l'équipement et de la météorologie ont tiré la sonnette d'alarme pour déserter les lieux. Sachant qu'une étude globale a été conçue, concernant la protection du district du Grand-Tunis contre les inondations, en tenant compte de l'extension urbaine et de la nécessité d'adapter les plans d'aménagement aux impératifs de protection des inondations et la bonne gestion des eaux pluviales dans les villes. La direction de l'hydraulique urbaine s'est assignée comme objectifs à cette étude l'évaluation de la situation actuelle, le diagnostic des ouvrages déjà construits, la recherche de scénario de protection contre les inondations pour différentes récurrences, l'étude et l'amélioration des outils institutionnels employés jusqu'à ce jour pour la gestion de l'eau en Tunisie. Dans le même contexte, huit nouveaux projets de protection des villes des inondations ont été introduits dans le projet du budget de l'année 2012, dont l'exécution nécessitera des investissements de l'ordre de 22MD, sans oublier les 22 projets qui sont en cours de réalisation dans différentes régions du pays (27MD). Mieux encore, le projet de protection de la région de Tunis-Ouest des inondations dans sa première phase touchera les cités d'El M-Nihla, Intilaka, Ettadhamen, Ibn Sina, Ksar Said, Douar Hicher, la Manouba, Khaznadar, Den Den, Ezzouhour, le Bardo, Sidi Hassine, Séjoumi, moyennant des investissements de l'ordre de 100MD.