Le dortoir du collège Imam-Sahnoun de Bouhajla, qui accueille 475 internes dont 270 filles, a vécu un vrai cauchemar dans la nuit de lundi à mardi 28 février où un court-circuit a déclenché un énorme incendie au bloc n°2 où dormaient 67 adolescents sans la présence du surveillant de nuit, absent cette nuit-là. Surpris dans leur sommeil, à 3h00 du matin, ils n'ont eu la vie sauve que grâce à la vigilance du gardien du collège qui, à la vue des flammes, a alerté le directeur et le surveillant général aussitôt accourus pour ouvrir les portes. C'est ainsi que 8 minutes plus tard, tous les élèves, abasourdis, ont pu quitter le dortoir et ont été emmenés à l'hôpital local pour des problèmes respiratoires provoqués par la fumée. Trois élèves ont été grièvement blessés vu qu'ils ont perdu connaissance dès le déclenchement de l'incendie et qu'ils ont été les derniers à être évacués. Transportés par ambulance à l'unité chirurgicale «Les Aghlabides», ils ont reçu un traitement de choc et les soins nécessaires sur les parties brûlées et enflées. Et il a fallu beaucoup de tact de la part des responsables de la direction régionale de la santé et de l'éducation pour calmer les familles afin qu'elles permettent au staff médical de faire leur travail convenablement. Témoignages Nous avons pu nous rendre au chevet de deux élèves hospitalisés (le 3e se trouvant sous machine et intubé au service de réanimation à cause de profondes brûlures sur 60% de son corps de deuxième et troisième degré). C'est ainsi que Z.Sefsafi (élève en 9e année) a été brûlé au second degré aux deux bras jusqu'aux coudes et au visage, on lui a pratiqué une incision de décharge bilatérale suivie de soins adéquats. Son moral est au beau fixe vu qu'il a été sauvé d'une mort certaine. Même constat auprès de son ami M.A. Gallaoui (élève en 8e année) qui ne comprend pas pourquoi on les enferme à clé, sans la présence d'un surveillant. Dr Hanène Hlioui, coordinatrice scolaire présente à leur chevet, nous explique qu'elle est en train de faire des démarches afin de pouvoir les transférer une fois rétablis à l'hôpital Sahloul de Sousse, pour y suivre des soins esthétiques afin de réduire les éventuelles séquelles. Pour ce qui est du 3e élève, M.A. Hadhraoui, on a appris hier qu'il a été transféré à l'unité des brûlés de Sahloul étant donné qu'on ne lui a pas trouvé de place disponible au centre des grands brûlés de Ben Arous. Installation électrique vétuste M. Abdejellil Sioud, directeur régional de l'éducation, qui s'est rendu au collègue de Sidi Amor Bouhajla pour constater de visu ce qui s'est passé et pour réconforter les familles, révèle que l'installation électrique du dortoir est vétuste et a causé des problèmes il y a déjà plusieurs années. En outre, on enregistre une insuffisance au niveau des surveillants. «De toute façon, l'enquête dirigée par le procureur de la République est en cours pour déterminer les causes exactes de ce sinistre que nous déplorons. Et comme les 70 matelas et lits ont été complètement brûlés, outre l'effondrement d'une partie du plafond, on va tout faire pour rétablir la situation afin d'accueillir, dans 2 ou 3 jours, les internes dans de meilleures conditions», poursuit Mme Sioud.