La formule qui sera retenue pour la suite du championnat féminin suscite une polémique. Compte tenu du contexte sécuritaire du pays et des innombrables difficultés pour organiser un championnat «régulier», c'est-à-dire en suivant la formule habituelle, la compétition nationale féminine a dû être adaptée et subir les aménagements nécessaires. C'est ainsi que deux poules, Nord et Centre-Sud, ont dû être constituées afin d'épargner aux clubs les longs déplacements et leur lot de risques pour les jeunes filles, en plus des dépenses ruineuses. Mais une fois cette phase initiale terminée, comment va s'organiser le reste du parcours menant vers le titre de champion de Tunisie? Une formule assurant rythme et compétitivité Le président de l'Association sportive féminine du Sahel, un des clubs-phare du foot feminin, Kamel Rommani, soutenu par des membres influents de la ligue, voudrait réduire la suite du championnat à une simple finale entre les deux premiers des deux poules à l'issue de la phase initiale. La direction nationale technique défend farouchement la thèse d'une seconde phase animée par au moins les quatre meilleurs clubs, c'est-à-dire les deux premiers de chaque poule. Sinon, les trois premiers pour déboucher sur un play-off à six formations. «Plusieurs clubs nous ont écrit pour défendre le principe d'une formule plus étoffée et garantissant le maximum de rencontres opposant les meilleurs», indique Kamel Kolsi, directeur technique national. «Les équipes nationales doivent en tirer le plus grand bénéfice en termes de compétitivité, de rythme et de qualité technique. De plus, le niveau du championnat national va y gagner énormément», soutient-il, déplorant au passage ce qu'il qualifie de «lobby défendant des intérêts étriqués et manipulant la ligue féminine après le retrait, pour maladie, de la présidente, Mme Imène Chammari» (courage!). De grosses échéances attendent en fait les sélections nationales. Si les séniors ont été éliminées de la CAN par le Maroc, aux pénalties, les juniors et les cadettes restent toujours en course pour la Coupe du monde. Après le Maroc (victoire 5-0 à Kénitra, et défaite à Soliman 1-0), les juniors vont devoir croiser le fer avec le Kenya. Pour leur part, les cadettes, après avoir bouté «out» la Guinée, n'auront plus qu'à prendre le dessus sur le Gambie pour accéder en phase finale de la Coupe du monde. Un calendrier démentiel Sur un autre plan, le DTN, dont le contrat court sur un an renouvelable et qui avoue devoir évaluer la suite de son mandat en fonction du nouveau bureau fédéral qui sortira des urnes le 31 mars, met l'accent sur un calendrier surchargé d'ici la fin de saison : «Il n'y a plus une seule date de libre, les clubs devant soutenir un rythme infernal de six rencontres par mois. Et c'est dans cet ordre d'idées que j'ai émis la proposition de faire participer aux Jeux panarabes (Ndlr : 22 juin- 6 juillet en Arabie Saoudite) une sélection composée prioritairement de joueurs évoluant à l'étranger. Les seconds choix que le staff technique national a rarement l'occasion de superviser : Souheil Berradhia, Chaker Zouaghi, Hamdi Kasraoui… J'attends toujours la réponse du sélectionneur national qui m'a, a priori, paru intéressé par une telle perspective», relève Kolsi, avant d'insister sur l'intérêt, sportif et financier, des Jeux prévus en Arabie Saoudite, mais qui pourraient être délocalisés au Liban. «Les meilleurs seront là : Maroc, Algérie, Egypte, Arabie Saoudite, Emirats… Par ailleurs, une prime de 500 mille dollars est réservée au vainqueur final», rappelle-t-il. D'ailleurs, cet encombrement du calendirer général va sans doute amener à l'annulation du match amical retour Tunisie-Catalogne, du 27 mai prochain, et au renvoi du test proposé par la Suisse, pour le 14 novembre prochain. Chapitre Coupe de Tunisie, la DTN propose «d'insérer» deux tours en avril-mai prochains, les trois derniers devant être repoussés après la fin du championnat. «Il y a va du propre intérêt des clubs qui ont actuellement, grand besoin des droits TV de la Coupe de Tunisie. Or, la télé, détentrice de ces droits, menace de ne pas verser le montant convenu en cas d'annulation de cette épreuve pour cette saison», conclut Kamel Kolsi.