A Sidi Amor Bouhajla, située à 30 km de Kairouan, les événements douloureux se succèdent et ne se ressemblent pas. La population a de ce fait les nerfs à fleur de peau et trouve que la situation socioéconomique est toujours aussi précaire. Ainsi, après le terrible incendie dans un dortoir scolaire, il y a eu la saisie de marchandises de contrebande (de grandes quantités de bananes et de fer) à Kondar et à Sidi Bouzid. D'où la colère des partisans des chauffeurs et leur décision de bloquer la route reliant Sidi Amor Bouhajla à Sfax et à Kairouan. Ce sit-in a débuté mardi 12 mars à 7 heures du matin et a empêché les enseignants et les fonctionnaires de rejoindre leurs lieux de travail. Vers 15 heures, une camionnette 4X4 libyenne a été empêchée par la foule de passer. D'où la colère du conducteur qui a tiré en l'air pour pouvoir poursuivre sa route. Aussitôt alertés par les citoyens, les agents de la Garde nationale et de l'Armée ont mis des barrages au niveau de la route reliant Sidi Amor Bouhajla à Bir Ali Ben Khelifa. Et un hélicoptère a survolé toute la zone pour essayer de localiser le véhicule. S'agit-il de contrebandiers ou de vendeurs d'armes ? S'agit-il de terroristes. La saisie de la camionnette pourrait répondre à ces interrogations. Accrochages entre deux groupes de citoyens Toujours à Sidi Amor Bouhajla, à 17h50, une dispute a éclaté devant le poste de police entre deux groupes de citoyens : les partisans des sit-inneurs qui bloquent la route et ceux qui voudraient que cela cesse, surtout qu'il y a eu des promesses quant à une solution concernant la marchandise saisie. Et comme les affrontements entre les protagonistes allaient dégénérer, la police a été obligée de tirer en l'air et d'utiliser des bombes lacrymogènes. A 18h30, un retour au calme et à la normale régnait sur Sidi Amor Bouhajla.