Le prix Mahmoud Dérouiche pour la libérté et la création a été décerné cette année dans sa troisième édition à la comédienne et dramaturge tunisienne Jalila Baccar et au poète palestinien Zouheir Abou Cheib, lors d'une cérémonie tenue le 13 mars à Ramallah, rehaussée par la présence de Salam Fayadh, Premier ministre palestinien. Contactée par l'Agence TAP, Jalila Baccar a déclaré que ce prix constitue un hommage non seulement à sa propre personne, mais aussi à la révolution tunisienne et à la création féminine tunisienne, en général. Commentant le refus des autorités israéliennes de lui délivrer le visa d'entrée dans les territoires palestiniens, elle a declaré: ‘'Ils peuvent m'interdire l'entrée en Palestine, mais ils ne peuvent pas m'interdire d'aimer ce pays, ou d'ignorer l'Histoire ou de cesser de résister et de lutter.'' Ce prix revêt une importance particulière cette année, car il coïncide avec l'inauguration d'un jardin au nom de Mahmoud Dérouiche, sur une colline de Ramallah, comportant son mausolée, et un musée comprenant notamment ses effets personnels, son bureau, ses lunettes, ses lettres et des poèmes manuscrits, ainsi que les prix obtenus au cours de son parcours littéraire. Par ailleurs, le 13 mars de chaque année, date de naissance de Mahmoud Dérouiche, a été proclamé journée nationale de la culture en Palestine. Parlant de Jalila Baccar, le jury de ce prix a indiqué que celle-ci occupe une place de choix dans le pays du jasmin et sur la scène maghrébine et arabe. C'est aussi l'une des figures du théâtre engagé, a-t-il précisé. Jalila Baccar a envoyé une lettre de remerciements aux organisateurs et un enregistrement filmé qui a été diffusé lors de la cérémonie de remise du prix, dans lequel elle a remercié la fondation Mahmoud Dérouiche et exprimé son regret de n'avoir pas pu venir en Palestine,''ce pays qu'elle adore et qui représente pour elle le symbole de la résistance''. Jalila Baccar est une figure marquante du théâtre tunisien contemporain, aux côtés de l'artiste Fadhel Jaibi avec qui elle a fondé le Nouveau théâtre puis la société Familia. A son actif figurent plusieurs pièces de théâtre, en tant que comédienne et dramaturge dont ‘' A la recherche de Aida'', monologue traitant justement de la cause palestinienne, ainsi que de brillantes prestations dans des pièces célèbres comme ‘'ghasselet ennaweder'', ‘'Arab'', ''jounoun'', ''khamsoun'' et Yahia yaich''.