Pas moins de 100 œuvres plastiques à techniques diverses (photos, gravures, huile sur toile, sculpture, tapis muraux…) ont été fixées dans 4 espaces de la ville de Sousse, à savoir le Ribat, les galeries Hadrumète et Sakji, ainsi que le centre culturel, et ce, dans le cadre d'une exposition nationale d'arts plastiques, organisée par la Fédération tunisienne des arts plastiques (créée en août 2011) et qui se poursuivra jusqu'au 4 avril 2012. Les œuvres ont été réalisées par nombre d'artistes venant de divers coins de la République : Tunis, Sousse, Sfax, Gafsa, Nabeul, Hammamet, Béja… A la galerie Hadrumète, ont été exposées des œuvres qui oscillent entre réalisme et naturalisme. En fait, la notion de réalisme en art semble assez évidente à saisir, malgré le fait qu'il s'agit d'une notion difficile à cerner, car il y a presque toujours dans l'œuvre une part d'observation du monde qui se réfère à la notion de réalisme, comprise alors comme ressemblance avec les modèles. Il y a inévitablement, ou très volontairement, une part d'idéalisme et de transformation qui se rapporte à la notion de style. Mais à bien y regarder, ce souci est aussi grand chez les impressionnistes qui veulent être au plus près de l'impression sur nature. Seulement, la vérité qu'ils veulent donner à voir n'est pas la vérité. La multiplicité des aspects de la nature, la mobilité des modalités culturelles et la nécessaire réduction opérée par la traduction plastique expliquent les variations attachées au réalisme. Le réalisme en art est généralement réservé aux formes d'expressions fortement figuratives dont les sujets sont puisés dans l'univers quotidien. On le distingue également du naturalisme qui s'applique au réalisme dans le paysage. Au XXe siècle, beaucoup de courants se réclamant du réalisme ont adopté des étiquettes distinctives : néo-réalisme, nouveau réalisme, pop'art… La vision moderne dans l'art est une vision tendue vers la découverte d'un secret dans les détails. Il ne s'agit plus de localiser des silhouettes les unes par rapport aux autres, mais d'établir un lien de réflexion directe entre un détail et une sensation rayonnante. Cette attitude s'accommode logiquement des fonds abstraits et des gros plans. Le monde des artistes contemporains est un univers rempli de secrets qui échappe aux anciennes mesures de dimensions et de valeurs. Parmi les artistes qui ont exposé à la galerie Hadrumète et qui se sont distingués par un talent d'exécution et un besoin d'évasion, surtout de création, il y a lieu de citer entre autres : Mohamed Belajouza, Aïda Kchaw, Nadia Belaïd, Brahim Azzabi… Mais c'est surtout Mohamed Zouari qui s'affirme comme un génie de la calligraphie et de la danse gracieuse des lettres qui prennent des formes diverses (poissons, ailes de colombes…). Ses œuvres fort attrayantes sont dominées par l'esthétique du geste et des couleurs dégradées, surtout bleues, dépassant parfois le cadre du tableau. A noter que l'Unicef, en 2005, a choisi 10 de ses toiles (parmi 120 plasticiens candidats) pour les reproduire dans des cartes de vœux diffusées à travers le monde.