Les Sudistes ont imposé leur style de jeu face à un CSS qui avait la tête ailleurs. La motivation et la concentration ont tranché en faveur de l'ESZ A défaut de beau jeu et de conception tactique, la rencontre CSS-ESZ a été finalement assez terne. De part et d'autre, on s'est même «amusé» à balancer des balles sans adresse, conférant au jeu une allure plutôt ennuyeuse. Mais si les raisons derrière ce choix tactique de l'entraîneur des «Sang et Or» du Sud sont assez plausibles (eu égard à la situation peu reluisante de son équipe au classement), celles conçues par l'entraîneur des «Noir et Blanc» l'ont été moins. Son onze évolue depuis quelque temps déjà à l'abri de toute pression; ce qui aurait dû l'inciter à accorder plus d'attention à la manière de jouer de son ensemble. Dimanche, c'est plutôt une parodie de football à laquelle le public a eu droit. Pas d'anticipation ni de variation de jeu, si bien que les occasions nettes de scorer ont été tout simplement rares… voire inexistantes (si l'on excepte bien sûr celle qui a amené le but zarzissien). Le mérite revient dans cette action au duo Hachem Abbès-Marouène El Ghoul qui a posé pour une fois le jeu pour confectionner une rapide et non moins lumineuse offensive sur le flanc gauche, ponctuée par un tir en puissance que le gardien sfaxien ne put que repousser face… à Abdoulay Sylla. On a cru que le CSS allait se reprendre de sa torpeur, après ce but encaissé, mais le scénario du match n'a connu aucun changement. Le souci de Luka Pis encore, Luka a opéré à la… 89e minute le changement d'un de ses défenseurs par un autre ayant le même profil (Fatah Gharbi a pris la place de l'autre arrière, Ali Maâloul), comme pour… renforcer encore plus son arrière-garde! Allez comprendre… Certes, le technicien croate a expliqué après le match cette opération par le souci de faire bénéficier son joueur rentrant du bonus du jeu propre qui lui permet de se défaire de la menace de la suspension! Mais il n'a pas cherché par là même à jouer son va-tout pour éviter la défaite qui pointait! L'avenir en jeu Autres explications de Luka après la piètre prestation de son équipe au cours du match, la succession des échéances en cette fin de saison (8 matches en un mois), les blessures de certains parmi les titulaires et… la chaleur qui a conditionné l'évolution des siens‑: «On a manqué de fraîcheur physique, d'inspiration et de créativité», a-t-il souligné. Quant à l'entraîneur zarzissien, Soufiène Hidoussi, il a précisé que son équipe a joué ce match à grand enjeu pour assurer son avenir en Ligue 1 sans quatre de ses titulaires, en l'occurrence Ben Abdelkader, Ben Lakhal, Issam Jabeur et Khouildi. «Avec ces défaillances, on ne pouvait que jouer avec des précautions défensives accentuées, face à un adversaire qui affectionne les espaces, tout en optant pour des contres. L'essentiel, c'était de ne pas perdre ce match à grand enjeu. On a réussi au cours de la première période de jeu à tenir en respect l'opposant. En seconde mi-temps, on a pris certains risques pour conférer à notre jeu offensif la consistance escomptée. La rentrée de Sylla puis de Slama a confirmé la justesse de nos choix», a-t-il confié à l'issue du match. Les trois points remportés par l'ESZ valent leur pesant d'or, puisqu'ils lui permettent de sauvegarder sa place parmi les «nationaux», c'est ce qui explique l'ambiance festive qui a régné parmi les joueurs aux vestiaires. Le CSS face à son destin Quant au CSS, cette seconde défaite d'affilée risque de semer encore plus le doute parmi l'ensemble qui s'apprête à disputer deux importantes échéances, celle de la coupe de la CAF, et la finale de la Coupe de Tunisie‑: «Ce sera différent sur le plan mental», a souligné l'entraîneur de l'équipe. «Certains parmi les absents seront opérationnels, et puis la concentration et la fraîcheur physique seront assurément plus soutenues», a-t-il conclu.