Tant que les contrebandiers sont toujours actifs et que les patrouilles tunisiennes sont omniprésentes le long de la frontière qui sépare la Tunisie et la Libye, les incidents seront prévisibles tous les jours, à cause du trafic des produits prohibés entre les deux pays. Hier, une opération de ce genre a coûté la vie à un jeune de 35 ans, originaire de la ville de Ben Guerdane, dans la localité de Touay, tandis que ses deux compagnons l'ont échappé belle. Dimanche, dans le gouvernorat de Tataouine, une embuscade a été tendue à un détachement composé de 4 gendarmes tunisiens. Ils ont été pris de force dans le territoire libyen alors qu'ils guettaient la frontière entre Labada et Machhed Salah. Leurs ravisseurs sont des contrebandiers libyens armés qui s'adonnaient essentiellement au trafic du bétail entre les deux pays. Mais sachant que les habitants de Jbel El Gharbi, de l'autre côté de la frontière en général, et ceux des villes de Zentène et Nalout en particulier, entretiennent de bonnes relations avec les habitants de Dhehiba et Remada, les responsables tunisiens n'ont pas voulu recourir à la force pour récupérer les quatre gardes-frontières et faire monter la tension. Ils ont agi avec tact et habileté en entrant en contact avec des sages, des chefs de tribus et des insurgés de Jbel Nafoussa pour qu'ils interviennent, de leur côté, et aident à la résolution de cette affaire délicate . «La stratégie s'est avérée payante, estime M. Kilani Ben Aissa, avant d'ajouter: «Après des négociations, les quatre gendarmes tunisiens ont été libérés, lundi. Ils ont regagné leur poste de travail. Ils sont sains et saufs». Une première à Ben Guerdane Le syndicat régional des agents de l'ordre, dans le gouvernorat de Médenine, a organisé , hier, un colloque à Ben Guerdane auquel ont assisté plusieurs agents de sécurité, entre policiers, gendarmes et protection civile ainsi que d'autres cadres invités de Tunis et de l'Institut arabe des droits de l'Homme. Des communications ont été présentées, à l'occasion, par des spécialistes du domaine, comme « L'insistance sur les droits de l'Homme dans la mission de l'agent de l'ordre», «Comment faire face au crime organisé?», « Quelles stratégies d'intervention pour venir à bout des terroristes et des catastrophes naturelles?.»... « Il est temps d'instaurer une nouvelle culture au sein des forces de l'ordre, qui soit basée essentiellement sur les droits de l'Homme, surtout après l'ouverture d'un bureau dans le gouvernorat de Médenine qui s'occupera de cette question», affirme Mohamed Noubigh, membre du syndicat régional. En parallèle, l'artiste plasticienne Fatma Kerdi a profité de l'occasion pour organiser, sur le lieu de la rencontre, une exposition comprenant quelques-uns de ses tableaux qui vont avec le thème du rassemblement en général.