L'armée nationale se prépare à fêter le 24 juin prochain son 54e anniversaire. Une nouvelle célébration qui aura lieu, cette année, concomitamment avec la proclamation par les Nations unies de l'année 2010 «Année internationale de la jeunesse», et ce, sur initiative du Président Zine El Abidine Ben Ali. Dans l'esprit de faire la lumière sur la présence massive de la catégorie jeune au sein des forces armées, toutes unités confondues, et sa forte implication dans l'œuvre du développement intégral et la sauvegarde de la souveraineté de la patrie, le ministère de la Défense nationale organise, à l'intention d'un groupe de journalistes tunisiens, une série de visites à plusieurs installations militaires. Première étape, le centre de formation professionnelle de Béja en est, ainsi, le point de départ. Principale partie intégrante de la base militaire de l'armée de terre dans la région, le centre de formation professionnelle de Béja, opérationnel depuis 2004, est ouvert à tous ceux désirant rejoindre le milieu professionnel militaire aux fins d'intégrer la vie active. Qu'il s'agisse des jeunes recrues ou civils, le dispositif de la formation relevant de ministère de la Défense nationale est destiné à toutes les catégories sociales, filles et garçons à part entière. Notamment ceux ayant abandonné les bancs de l'école, avec un niveau d'instruction égal ou supérieur à la sixième année de base. L'objectif, certes, est de soutenir l'effort de l'Etat dans ce domaine tout en contribuant à la promotion des ressources humaines pour faire de ce secteur l'une des voies de réussite. Il est aussi question de satisfaire les besoins de l'armée en compétences hautement qualifiées. Pour toutes ces raisons, l'appareil d'apprentissage et de la formation professionnelle, existant depuis 1965, offre annuellement quelque 2.500 postes, répartis sur 11 centres de formation et 14 ateliers d'apprentissage couvrant l'ensemble du territoire. Une quarantaine de spécialités diverses sont, aussi, fournies conformément aux spécificités de chaque région. Une sorte de formation à la carte, en mesure d'élargir l'éventail du choix et répondre à toutes les demandes exprimées. Plus de 180 postes disponibles Couvrant la région du Nord-Ouest, à savoir Jendouba, Siliana et Le Kef, le centre de Béja, implanté sur les hauteurs du village «El Maâgoula», n'a cessé de faire l'objet de toutes les convoitises, eu égard à sa disposition à accueillir les postulants des quatre coins de pays. D'autant plus qu'il permet aux plus jeunes (de 16 à 19 ans) de poursuivre une formation aussi bien au niveau du Certificat d'aptitude professionnelle (CAP) que celui du Brevet de technicien professionnel (BTP). Il en est de même pour ceux âgés de 25 ans, à la seule condition d'avoir régularisé leur situation vis-à-vis du service national. Alors que le certificat de compétence (CC) demeure à la portée de tous les niveaux, avec une durée de formation de six mois au minimum, et pouvant s'étendre à neuf mois tout au plus. Quant aux jeunes déjà conscrits, ils peuvent également accéder à ce système dès qu'ils mèneront à terme leur formation militaire commune. Ainsi, cela constitue- t-il, en soi, une occasion propice à travers laquelle les jeunes recrues pourront bénéficier d'un double privilège : accomplir leur service national tout en profitant d'une formation professionnelle qualifiante. D'une capacité totale étendue à plus de 180 postes de formation, le centre de Béja accueille actuellement une centaine de stagiaires dans des spécialités professionnelles touchant à l'électricité et l'électronique, à la mécanique et à la construction métallique. Autant de secteurs qualifiés de prioritaires auxquels la direction politique nationale accorde un intérêt tout particulier, et ce, à la lumière des besoins économiques fort ressentis en la matière. Une nouvelle orientation pédagogique qui pourrait déboucher sur des métiers autant traditionnels que l'on en redemande trop aujourd'hui. Tendance du marché oblige. Une formation diplomante Poursuivant un cursus d'une année sanctionnée d'un diplôme CAP, le jeune stagiaire aura, ainsi, à opter pour l'une des spécialités correspondant au mieux à son profil, en l'occurrence électricien d'équipements industriels et du bâtiment, soudeur ou aussi menuisier d'aluminium. Le technicien professionnel (BTP) devrait, quant à lui, s'initier, au cours de deux ans de formation, aux activités ayant trait au dessin industriel, architecture métallique, soudage et montage, maintenance électronique générale et micro-informatique. Ayant un niveau de baccalauréat scientifique, Iheb, jeune de 23 ans, originaire de Zaghouan, est venu, en janvier 2008, rejoindre le centre de Béja pour faire d'une pierre deux coups ; passer, à la fois, son service national et jouir d'une formation professionnelle diplômante en matière de maintenance micro-informatique. «Eu égard à l'image resplendissante dont jouit l'institution militaire sur ce plan, j'ai bien voulu saisir l'occasion pour en tirer parti», révèle-t-il. Et le jeune homme ne manquera pas encore de formuler son souhait, «après avoir obtenu mon BTP, d'ici novembre prochain, l'initiative privée fera l'objet de tout mon intérêt». De son côté, Hilmi, jeune de 19 ans, vient de s'inscrire tout récemment en menuiserie d'aluminium. «C'est à partir de demain qu'on commencera effectivement à avoir des cours de formation au niveau du CAP qui vont se poursuivre jusqu'au mois d'avril 2011», précise-t-il. Avantages préférentiels Le dispositif de la formation professionnelle au sein des institutions militaires s'enorgueillit, de nos jours, d'un gisement d'opportunités professionnelles prometteuses. Il n'a pas manqué de présenter aux jeunes demandeurs, qu'ils soient soldats ou civils, une qualité d'offre alléchante et très porteuse. Les avantages préférentiels qui leur sont accordés gratuitement portent essentiellement sur les possibilités d'hébergement, une bourse mensuelle pour chacun et des prestations de soins prodiguées dans les cliniques militaires. D'autant plus que la priorité de recrutement revient absolument aux civils les plus distingués dans leur parcours d'apprentissage et de formation, suivant, bien entendu, les besoins de l'armée en hautes compétences. Afin de polariser davantage les jeunes, l'armée nationale organise chaque année à l'occasion de son anniversaire une exposition itinérante à travers les différents gouvernorats du pays, outre les journées portes- ouvertes et les campagnes médiatiques largement diffusées. L'ultime but étant de faire connaître au public l'autre vocation de l'armée, à savoir la formation par excellence.