A peine huit mois après sa naissance, l'Association tunisienne de soutien aux minorités s'engage pleinement dans la défense du droit des diverses communautés ethniques, religieuses, sexuelles et autres : droit à vivre sereinement en qualité de citoyens à part entière. Sa présidente, Yamina Thabet, ainsi que ses jeunes compagnons, se démènent pour agir là où il faut, afin de sensibiliser à la nécessité de la cohabitation, de la tolérance et du vivre-ensemble et afin de faire en sorte que ces catégories de personnes soient à l'abri de toute menace contre leur intégrité morale ou physique... C'est le message principal que la présidente de l'association a voulu transmettre lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) à Tunis. Abordant la question des minorités religieuses en Tunisie, Mme Thabet est revenue sur les actes d'agression et les propos hostiles dont ont été victimes certaines minorités, juives et chrétiennes, notamment après la révolution. Il a également été question des slogans antijuifs et aux appels au meurtre à plusieurs reprises. «Cela nous a poussés à porter plainte afin de savoir quelles sont les personnes qui se trouvent derrière ces menaces», a-t-elle expliqué. Des incidents ont aussi été évoqués, dont le dernier en date est la menace préméditée qu'a subie l'église orthodoxe russe de l'avenue Mohamed-V dans la Capitale. Cela consistait, à ses dires, en une lettre adressée à l'église portant interdiction de tout symbole religieux autre que musulman et exigeant la conversion à l'islam ou, à défaut, le paiement d'une indemnité financière. Ce qui s'ajoute au fait que la croix de l'église concernée a été brisée et que les murs d'une école primaire russe avoisinante ont été souillés. «Il s'agit là de pratiques d'une extrême bassesse morale qui ne reflètent en rien la société tunisienne, connue pour son ouverture. Aujourd'hui, il est intolérable de voir adopter de pareils comportements hostiles sur une terre aussi tolérante que celle de la Tunisie», déplore-t-elle. Sitôt informée et contactée, l'association a réagi en portant plainte contre les auteurs en question. «Ces derniers ont été finalement arrêtés», a-t-elle déclaré. A noter que le but de cette association est aussi de diffuser les valeurs de la tolérance et d'ancrer le principe de l'égalité entre tous les citoyens et toutes les communautés, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse. «Parce que nous sommes conscients que la Tunisie est un pays de tolérance et de fraternité. Ce que nous voulons, c'est insister sur le fait que n'importe quel Tunisien ou autre a le droit de vivre pleinement libre...», a conclu Mme Thabet.