Quel est son sentiment en tant que l'un des grands compagnons de Bourguiba à la veille de la commémoration du 12e anniversaire du décès du leader destourien et que pense-t-il du retour du bourguibisme sur la scène nationale ? Ahmed Ben Salah, le super-ministre de Bourguiba dans les années 60 et président du Mouvement de l'unité populaire (MUP), répond à cette question en soulignant : «J'ai été le seul à ne jamais insulter Bourguiba et les Monastiriens me l'ont toujours dit. Je respecte Bourguiba, leader de l'indépendance. Je respecte les autres aussi, notamment Salah Ben Youssef. Je suis le dernier à avoir essayé de réconcilier les deux personnages. J'ai vécu les accablements dont il a été l'objet de la part de ceux qui constituaient son entourage. Aujourd'hui, ça reprend et on veut l'utiliser pour semer le désordre dans la société.Bourguiba n'a pas laissé de programme. C'est une attitude malhonnête. Ce n'est plus le temps de Bourguiba. Pour ceux qui se cachent derrière Bourguiba, je dis : Jouez le temps du monde actuel et inventez des idées qui s'adaptent au monde actuel et préservent les acquis de Bourguiba, Ben Youssef, Materi, Tahar Sfar et Hached. Je suis convaincu que les forces de l'argent et du mensonge n'iront pas loin». Quant à la décision de Marzouki d'aller se recueillir, aujourd'hui, sur la tombe de Bourguiba à Monastir, il révèle: «Je trouve que c'est un acte patriotique de président où il y a un dépassement de ses malheurs du temps passé, et un respect de la mémoire de Bourguiba. Je crois que Marzouki est honnête et certainement un patriote avec une vision intéressante».