• Aucun signe du démarrage du mégaprojet de Sakiet prévu pour début mai Le gouvernement de Hamadi Jebali est-il en mesure de tenir ses promesses au sujet de l'aménagement des nouvelles zones industrielles dans nombre de délégations du gouvernorat du Kef ? En tout cas, les habitants de la délégation frontalière de Sakiet Sidi Youssef commencent déjà à s'inquiéter au sujet du mégaprojet d'aménagement de la ville industrielle de Aïn El Karma dont les travaux devraient démarrer au plus tard début mai prochain, conformément aux engagements pris par Mohamed Lamine Chakhari, le 8 février dernier, à l'occasion de la célébration du 54e anniversaire des événements sanglants de cette ville frontalière qui représente, aujourd'hui, un symbole édifiant de la solidarité entre les deux peuples frères tunisien et algérien. Le ministre avait, à cette occasion, déclaré que le projet, dont la maquette a été présentée à la population, était fin prêt et que le démarrage des travaux d'aménagement devraient intervenir dans moins de trois mois, autrement dit avant la date butoir du 8 mai. Le projet est tellement grandiose et d'un gigantisme incroyable qu'il devrait créer 20.000 emplois directs, notamment dans les secteurs de l'activité technologique, car, sur les 269 ha programmés pour la zone, 23 iront à ce genre d'industrie et d'activités. Avec l'ensemble des sept zones industrielles programmées dans la région (Le Sers - Dahmani, Kalaât Senan, Oued Ermel, Gare de Mhamid et Sakiet), l'on devrait en principe en finir avec le chômage et la précarité dans cette région. Mais force est de constater que jusque-là, il n'y a que des promesses et qu'aucun acte concret n'a été mis à exécution, ce qui a déjà nourri bien des inquiétudes chez les sans-emploi dans la région dont le taux a atteint la barre symbolique et effrayante de 40%. A Sakiet, les jeunes ont même tenu plusieurs réunions locales et se sont engagés à défendre leur droit au travail en espérant que le gouvernement ne leur fera pas miroiter des projets mirobolants, une pilule qu'aucun citoyen n'est désormais prêt à avaler. La faiblesse du tissu industriel est l'une des principales tares qui a freiné le développement dans ce gouvernorat, au demeurant marginalisé et laissé pour compte pendant les deux règnes précédents, d'autant plus que l'infrastructure de base y a aussi souffert le martyre et empêché l'implantation des investisseurs aussi bien étrangers que nationaux. L'espoir d'un avenir meilleur est nourri par le projet d'aménagement de la principale route reliant Le Kef à la capitale et les promesses de création d'une autoroute qui pourraient s'avérer justifiées pour relancer l'activité économique et par ricochet l'emploi.