En incorporant Chammam et Awadhi, l'entraîneur a mis fin au dysfonctionnement de son dispositif Si Michel Decastel réussit si bien son parcours à la tête de l'Espérance, c'est qu'il a deux qualités dignes d'un Suisse : sang-froid et pragmatisme. Toutefois, l'entraîneur de l'Espérance a souvent tendance à voir faux avant de rectifier le tir. Et il met du temps, un peu trop, avant de remettre les pendules à l'heure. Ce fut encore le cas lors du derby où l'Espérance a joué avec le feu une mi-temps durant. Le problème résidait tout simplement dans la finition du travail. Le ballon sortait aisément de la zone de réparation adverse, trouve son chemin dans la ligne médiane, mais se disperse dans les derniers mètres. Et pour cause : ni N'djeng, ni Youssef Msakni n'ont trouvé le soutien qu'il faut. C'est qu'entre autres, il y a eu embouteillage sur le couloir droit. Afful (qu'on a fait avancer d'un cran) piétinait sur les pas de Bouazzi, mais il n'était pas le seul. Faute d'espace, Sameh Derbali qui a l'habitude de monter, se trouvait dans la même zone. Un surnombre qui a fini par être nuisible à l'action offensive, faute de joueurs devant apporter du soutien en desservant des passes décisives à N'djeng ou Msakni. Sur le flanc gauche, Mohamed Ben Mansour s'est montré transparent. Il fallait tout simplement le remplacer. Non seulement pour minimiser le danger, mais également pour en créer. Temps perdu Une mi-temps durant, l'attaque espérantiste s'est montrée stérile. Pourtant, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué. C'est que Afful n'a pas réussi la tâche que lui a confiée Michel Decastel. Latéral droit de métier, il a rechigné à se faufiler de ce côté, terrain de prédilection de Bouazzi, alors qu'il devait ouvrir des brèches pour Msakni et N'djeng en phase offensive et constituer, avec Traoui et Mouelhi, un premier rideau défensif en cas de contre-attaque de l'adversaire. Le problème de Decastel est qu'il a mis trop de temps à opérer les changements qu'il fallait. Par conséquent, l'Espérance s'est compliquée la tâche et a gaspillé trop de temps. Le résultat s'est ressenti à la mi-temps : les joueurs «sang et or» sont retournés au vestiaire menés par un but et la note aurait pu être plus salée si les Clubistes avaient saisi leur chance avant la pause. Outre Awadhi et Chammam, dont l'entrée au début de la deuxième période a constitué le tournant du match, Yannick N'djeng s'est montré efficace bien qu'il n'ait pas marqué de buts. Une obsession dont il a bien fait de s'en débarrasser, le message de son entraîneur étant de jouer collectif en cherchant plutôt à adresser des passes décisives. Reçu cinq sur cinq. Le prochain objectif de l'Espérance? Que Decastel voit bien et... vite.