La sécurité à bord des moyens de transport doit être, aujourd'hui, le maître-mot pour tous les responsables. La détérioration de la situation est devenue alarmante au point que beaucoup d'usagers ne veulent plus y mettre les pieds, notamment, dans les métros quitte à sacrifier un peu de leur argent pour payer des taxis. Car ils n'ont plus droit aux bus qui ont été supprimés au profit du métro. Logiquement, un moyen de transport et, a fortiori, public doit garantir un minimum de sécurité à ceux qui lui font confiance. L'exemple des métros n° 2 et 6 est édifiant. On sait que la conjoncture est très difficile et que les responsables ont, quelque peu, les mains liées. Mais on comprend, aussi, le besoin légitime des usagers. Il y a urgence de prendre les choses en main et de rétablir autant que faire se peut la confiance dans le transport public. Après la parade d'il y a quelques jours à bord de quelques lignes du métro pour lutter contre la délinquance et les resquilleurs, il serait plus à propos d'opter pour une véritable stratégie en matière de sécurité à bord des métros et des moyens de transport en général. Il faut rappeler que le pays est en état d'urgence et, que dans ce cadre, les lois sont censées s'appliquer à la lettre. Des mesures exceptionnelles seraient, également, les bienvenues. Beaucoup de mères de familles et de personnes âgées sans oublier toutes les honnêtes gens appellent de tous leurs vœux à un rétablissement de l'autorité et à l'application de la loi. Les actes criminels et les délits se font de façon éhontée. La gravité de ces délits devrait entraîner une réaction vigoureuse et prompte pour rassurer la grande majorité des passagers. Les chantres des droits de l'homme qu'on entend sur les ondes des différentes ondes devraient prendre plusieurs fois les métros de l'Ariana et d'El Mourouj pour comprendre le désarroi des usagers et rectifier leurs discours. Si les délinquants ont des droits, les victimes elles aussi en ont autant sinon plus. Il ne s'agit plus de faire des discours creux et de la rhétorique sur la liberté et les droits des citoyens mais d'agir pour donner aux citoyens la fierté d'appartenir à un pays de droit et surtout un pays sûr. Quand on voit, quotidiennement et régulièrement, des bandes de délinquants sévir sur toutes les lignes du métro, proliférer, semer la terreur et traumatiser femmes et enfants, il y a matière à inquiétude sur l'avenir. Sur la ligne 2, à titre d'exemple, les voleurs à la tire et autres pickpockets pullulent. Ils opèrent sans aucune crainte au vu et au su de tous les autres passagers. Ils montent et ils descendent d'une rame à l'autre pour délester quelques voyageurs discrets de leurs portefeuilles, portables ou documents personnels. Quant à la ligne 6, c'est encore pire. L'architecture des rames, la position des sièges par rapport aux portières semblent arranger les voleurs à l'arraché. Les jeunes filles et les jeunes femmes, surtout, ont la peur au ventre lorsqu'elles sont obligées d'emprunter cette ligne. Il n'y a strictement pas de navette qui ne se passe sans incidents. Des groupes de jeunes (au moins trois) s'activent à l'intérieur des voitures pour repérer leur victime. Ils accomplissent leurs forfaits entre les stations El Ghazali et Ennesri. C'est de là qu'ils montent ou descendent. Une fois leur proie localisée (généralement une personne du sexe faible ou une jeune mère s'occupant de la poussette de son bébé ou une personne correctement habillée), un des individus bloque la porte du métro avant le démarrage tandis que le deuxième arrache la sacoche, le portable, la mallette, la boucle d'oreille ou le collier. Un troisième larron surveille de loin, prêt à intervenir pour prêter main-forte à ses acolytes. L'opération se déroule en quelques secondes au milieu de la stupeur générale. Une fois le forfait perpétré, les voleurs quittent le métro sans trop se presser. Comme s'ils n'avaient peur de rien! Et d'ailleurs de quoi auraient-ils peur ? Les habitués de cette ligne se demandent à quoi sert la soi-disant vidéosurveillance. Les clients sont paniqués et n'ont plus confiance dans ce moyen de transport. S'ils l'utilisent encore, c'est parce qu'ils n'ont aucun autre choix. Ils savent, pourtant, qu'ils risquent gros : ces malfaiteurs (toxicomanes, alcooliques ou cherchant le gain facile) sont capables de tuer ou, dans le «meilleur» des cas, de larder quiconque oserait s'interposer ou résister. Organisation de défense des usagers du transport? Toujours est-il que les usagers sont exaspérés et qu'ils se sentent abandonnés à leur sort. Aucune partie n'a pu les aider à surmonter leurs problèmes. Des scènes très traumatisantes pour les petits comme pour les grands se passent devant nos yeux. Un sentiment d'incapacité, voire de culpabilité envahit les témoins. L'arrogance des bandits est telle qu'elle ne manque de sidérer. Chacun s'interroge : jusqu'à quand cela va-t-il durer ? Combien les citoyens honnêtes vont-ils endurer ces actes humiliants? Jusqu'à quand ces meutes vont-elles sévir et agir avec autant de liberté ? Ceci pose le problème de l'organisation des usagers en comités ou en association de défense. Il ne serait plus possible d'envisager un quotidien émaillé de tels incidents et de tels risques. Si des mesures efficaces et dissuasives ne peuvent pas être envisagées et que des réponses concrètes ne sont pas apportées, il est légitime qu'une telle organisation soit vue comme une issue possible. Dans une telle optique, cette structure pourrait envisager des mesures pour réparer les dommages causés aux utilisateurs des lignes du métro. Car le transporteur, en principe, a la responsabilité de la sécurité des personnes transportées. Pendant ce temps il y a des moyens d'agir pour mettre fin à ces agissements ou du moins à en diminuer l'ampleur dans une première étape. Des brigades mobiles de la police peuvent intervenir tout le long des circuits à risques et dissuader les énergumènes qui mettent en danger la quiétude des citoyens. Si les responsables de la sécurité ont pris des mesures ou réalisé des actions dans ce sens, qu'ils le fassent savoir à tout le monde, y compris aux malfaiteurs. Qu'ils rassurent les usagers des transports publics par des actes.