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Coup de tonnerre sur le Central ! Tennis : 11e Tunis Open de tennis (30 avril-6 mai, au TCT) Marc Gicquel-Jaziri : 2/0 (6-6 puis 7/5 au tie-break et 6/0) Malek Jaziri éliminé !
Pourtant, nous étions tous persuadés qu'il n'allait faire qu'une bouchée d'un Gicquel sur le retour… Nous vous disions hier qu'exception faite d'une toute petite poignée de monstres sacrés, tout le monde peut battre tout le monde dans un match de tennis : un jour sans, une première balle qui ne passe pas, un adversaire qui vous résiste ou alors une pression qui vous pèse trop et vous vous retrouvez au tapis, sur le gazon ou, pis encore, le nez dans la poussière de la terre battue. En tous cas, c'est ce qui est arrivé hier au court central du Tennis club de Tunis face à un Marc Gicquel qu'on croyait cuit au tie-break de la première manche quand Jaziri menait 5/2 et croyait avoir fait le plus dur après avoir été mené par 3/0. Malheureusement, c'est à ce moment bien précis que la nouvelle coqueluche du pays a choisi de… craquer puis par s'effondrer face à un Gicquel qui s'étonnait presque de sa bonne étoile. C'est vrai que ce Français né à Tunis un 30 mars 1977 (35 ans bien sonnés) a été, vers la fin 2008, 37e mondial puis, en 2009, 38e mondial en double, mais au 30 du mois dernier, il était tout de même 149e. Bref une cinquantaine de places séparent Jaziri de Gicquel mais, plus important encore, le premier est sur une courbe ascendante alors que celle du second est à la descente. Ceci pour la vitrine, pour les chiffres. Pour le reste, bon nombre de nos anciens tennismen, ainsi que Jeremy Chardy (voir l'interview d'hier de Walid Nallouti), ne tarissaient pas d'éloges sur ce vieux guerrier de Gicquel et n'excluaient pas une surprise. Qui se vérifia sur le court central au grand dam d'un public qui n'en croyait pas ses yeux. On se rendit compte très très vite que ça n'allait pas du tout être facile pour Jaziri. Jugez-en plutôt. Le premier jeu (remporté par Gicquel) dura 15 bonnes minutes, suivi par deux autres remportés par le Français. Cela fait 3-0 d'entrée pour l'adversaire de Malek et 30 bonnes minutes pour les 4 premiers jeux. Franchement, à ce moment bien précis, nous étions persuadés que le premier jeu allait être facilement remporté par Gicquel, le second par Malek et le troisième qui allait nous mener à deux heures ou plus de match. D'autres indices : Malek Jaziri avait un mal fou avec sa première balle de service, exhaltait le coup droit de Gicquel qui se régalait et les deux commettaient quelques doubles fautes. 3/0 donc puis 1/3, 3/2, 3/3, 4/4, 5/5 et 6/6. Tie-break que Gicquel débuta par une double faute, 2/0, 3/0 et 5/2 pour Malek. Puis le trou noir qui amena Marc Gicquel à 7/5. On ne refait pas un match mais nous étions persuadés qu'un Marc Gicquel battu au tie-break allait s'effondrer par la suite. Surtout qu'il avait commencé bien tôt à narguer l'arbitre, à discutailler avec lui et à protester sur tout ou rien. Vieux stratagèmes d'un vieux loup des courts pour déconcentrer l'adversaire et casser son rythme. C'est d'ailleurs ce que nous avouera plus tard Malek Jaziri : «Marc a usé et abusé de son métier. A la limite, c'est de bonne guerre. Toujours est-il qu'il a réussi à me refroidir par son cinéma». Tellement refroidi que la seconde manche fut une véritable exécution sommaire : 6/0. Vous vous rendez compte !… La tête de série numéro 3 quitte la scène d'une manière précoce. Trop précoce. Vaincu par la pression, par la fatigue, par une préparation imparfaite et par tant de petits détails qui font les grandes différences dont nous avons parlé et sur lesquelles on ne pourra pas ne pas revenir. Jusqu'à ce que nos tennismen et tenniswomen bénéficient des conditions minimales de travail, de progression et d'encadrement. Cela n'empêche que «Jazz» aurait pu sonner une toute autre musique…