Par Foued ALLANI Pour une catastrophe, c'en est vraiment une. La création en Palestine, le 15 mai 1948, de l'Etat sioniste appelé «Israël» (annoncée la veille) est, en effet, une vraie calamité qui s'est abattue, non seulement sur le peuple palestinien et avec lui les peuples arabes et musulmans d'une façon générale, mais aussi sur l'ensemble de l'humanité. Y compris les sionistes eux-mêmes. Construite sur la base de contre-vérités historiques, de faux et usage de faux, d'impostures, de menaces, d'usurpation des droits d'autrui et sur autant de pratiques illégales et immorales, y compris le terrorisme et les méthodes mafieuses, l'entité sioniste a vu le jour grâce à la concrétisation du sionisme, une idéologie colonialiste et raciste et avec le soutien des puissances occidentales. Celles-ci étaient soucieuses de régler un des problèmes les plus épineux pour elles depuis des siècles, «la question juive», alors que cette «question» n'a jamais posé problème en Palestine, encore moins dans les autres pays arabes ou musulmans. Au contraire et à plusieurs époques de l'histoire de l'humanité, les juifs européens ont toujours trouvé refuge dans les pays déjà cités, même si parfois ils n'ont pas entretenu de bonnes relations avec leurs coreligionnaires autochtones. C'est-à-dire les populations juives originaires de ces pays-là qui y étaient bien intégrées. Depuis la naissance du mouvement sioniste en 1897 et jusqu'à nos jours, l'idéologie sioniste, puis son bras apparent, l'Etat d'Israël, n'a fait que favoriser la multiplication des conflits dans le monde et l'apparition des extrémismes et autres mouvements terroristes. Erigé en gendarme pour le Proche-Orient, veillant sur les intérêts occidentaux dans cette région stratégique sur plusieurs plans, l'Etat sioniste a eu les mains libres pour imposer ses choix même à ses protecteurs et se dérober à ses responsabilités découlant de ses actes belliqueux et agressifs profitant ainsi d'une impunité rendue possible par un système onusien verrouillé par les grandes puissances. Celles-ci ont à chaque fois usé du fameux et non moins injuste et injustifié veto afin de protéger leur incorrigible rejeton. Positions qui n'ont fait que diffuser un sentiment de déception et de frustration généralisé chez tous ceux qui ont cru aux principes de paix, de solidarité et de justice ayant présidé à la création des Nations unies au terme de la Seconde Guerre mondiale. Non seulement l'ONU n'avait aucun mandat légal de procéder, le 29 novembre 1947, au partage d'un pays, la Palestine, d'ailleurs n'appartenant pas à l'époque à ladite organisation, mais elle n'avait pas parmi ses missions ce genre d'acte insensé, rendu possible grâce à la pression américaine et aux magouilles qui l'ont accompagné. Il s'agit là, et même avant le 15 mai 1948, d'une vraie catastrophe mondiale puisque l'ONU, censée participer activement à la concrétisation de l'idéal d'une paix juste et durable entre les peuples, a semé les graines d'un conflit qu'elle refuse aujourd'hui de résoudre équitablement. Pire, elle est même capable, à cause de cette monstrueuse aberration, de refuser à la Palestine de jouir de son droit le plus absolu de devenir l'un de ses membres à part entière, alors même qu'elle était à l'origine de sa création et que la majorité écrasante de ses autres membres sont d'accord sur cette future affiliation. A l'origine de plusieurs tragédies dans la région et même ailleurs, l'Etat sioniste a déjà déclenché directement ou indirectement trois grands conflits armés au cours desquels il a bénéficié de soutiens logistique, médiatique et juridique considérables de la part de l'Occident (1949, 1967 et 1973). Il a été à l'origine et, a pris activement part au conflit irano-irakien (1980-1988), à la destruction de l'Irak (depuis 1990), au démembrement du Soudan, ainsi qu'au maintien de l'ensemble des dictatures du monde arabe dont certaines sont tombées depuis janvier 2011. Après avoir appliqué une politique d'élimination, d'usure à l'encontre du peuple palestinien depuis déjà un siècle, l'Etat sioniste a commis d'horribles agressions sur le peuple libanais. Il complote aujourd'hui pour détruire le peuple syrien afin d'annexer définitivement le Golan syrien, «son» château d'eau, et ce, en prélude à une guerre avec l'Iran, qu'il ne déclenchera que quand toutes les conditions seront en sa faveur. Chose à laquelle il œuvre activement. Fort de son arsenal nucléaire, cet Etat hors la loi n'a pas encore fixé ses frontières, bafouant ainsi le droit international et entachant même la notion d'Etat dont le territoire doit être bien défini. Cela malgré l'offre arabe qui lui garantira paix et coopération en échange des terres arabes colonisées à partir de 1967. Son entêtement à vouloir empêcher les Palestiniens de créer leur Etat, de vivre en paix, d'avoir pour capitale Al Qods, de jouir de leurs ressources naturelles et de recouvrer leurs droits de propriété pour leurs biens desquels ils ont été chassés en 1948 est un signe infaillible que l'Etat sioniste ne veut pas la paix. Cela sans oublier les atteintes graves aux Lieux sacrés des chrétiens et des musulmans, soit près de la moitié de l'humanité. Pire, l'Etat sioniste compte réaliser ses desseins idéologiques expansionnistes et projette de contrôler les eaux de la région, du Nil jusqu'à l'Euphrate. Il fait d'ailleurs tout pour pousser les pays du bassin du Nil à compromettre les droits de l'Egypte aux eaux de ce fleuve. Ainsi, tant qu'Israël campe sur ses positions, tant que l'ONU n'a pas effectué les réformes nécessaires pour devenir plus conforme à son esprit et à ses textes et tant que les grandes puissances et, derrière elles, les capitaux mondiaux qui ne bénéficient qu'à une infime partie de l'humanité, ne sont pas près de revoir leurs politiques hégémonistes et néocolonialistes, tant que le problème palestinien sera privé d'une solution juste, durable et équitable. La paix mondiale sera ainsi toujours menacée et rien n'exclura alors le déclenchement d'un nouveau conflit universel.