En Tunisie, le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent. Il représente 30 % des cancers de la femme, donc la première cause de mortalité féminine. Malheureusement, la majorité des femmes ne se rendent compte du danger de cette tumeur qu'à un stade avancé, malgré les campagnes d'information et de sensibilisation en Tunisie. Or, un simple diagnostic précoce permet la diminution de la mortalité et même la guérison totale de cette pathologie. Dans le cadre de la lutte contre le cancer du sein et de la sensibilisation des femmes à l'utilité et l'efficacité d'un diagnostic précoce, l'Office national de la famille de la population (Onfp) a organisé hier, en collaboration avec l'Association des malades du cancer (AMS) et l'Institut français de Tunisie, un symposium sur la pathologie mammaire. Le cancer du sein est le premier cancer de la femme en Tunisie. D'ailleurs, 2000 nouveaux cas sont déclarés par an. La consultation tardive est le problème essentiel du cancer du sein. En fait, la plupart des femmes ne consultent souvent pas lors de la découverte du premier signe, mais c'est l'aggravation de l'état qui les pousse à consulter. Et cela traduit le peu de connaissance qu'elles ont sur cette pathologie (90% des femmes ne connaissent pas ses signes). Le diagnostic tardif a pour conséquence : un traitement lourd, une prise en charge onéreuse et une qualité de vie médiocre. Alors que le diagnostic précoce du cancer du sein peut également permettre de diminuer la durée du traitement, diminuer le risque d'avoir des anomalies, réduire le coût de la prise en charge... Dans la plupart des cas, plus le cancer est détecté rapidement, meilleures sont les chances de survie. Pour ce faire, l'Onfp a mis en place une stratégie nationale de lutte contre les cancers, dont l'objectif est la promotion de la culture de la détection précoce du cancer du sein chez les Tunisiens. Cette stratégie assurera un examen clinique annuel des seins à toutes les femmes âgées de 35 à 69 ans et un examen mammographique tous les deux ans à toutes les femmes à haut risque de cancer. En outre, plusieurs sessions de formation à l'échelle nationale et régionale impliquant les prestataires de première ligne (les médecins, les sages-femmes....) ont été organisées par l'Office. Par ailleurs, la société civile a, de son côté, joué un rôle déterminant dans la lutte contre le cancer du sein et la sensibilisation des femmes quant à l'efficacité de la détection précoce, dont l'Association des malades du cancer (AMS). Cette dernière œuvre, avec les professionnels de la santé, pour informer les Tunisiens de l'importance du dépistage précoce et accompagner les patients jusqu'à la guérison. En outre, elle constitue le lien entre les malades et les diverses institutions publiques ou privées pour que tous les malades aient accès aux soins.