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De faux dévots, de vrais bandits
Notre dossier : Violences criminelles dans plusieurs villes
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 06 - 2012

• «Squattez les mosquées, le jour J est arrivé», scandent des hordes salafistes à El Intilaka
Décidément, un mardi noir. Assurément, des temps des plus durs ceux qu'ont vécus les habitants des cités El Intilaka, Ettadhamen et de Sidi Hassine Sijoumi l'avant-veille et la matinée d'hier. D'ailleurs, certains de ces derniers associent ce qu'ils ont enduré dans la nuit de lundi à mardi à une scène tirée d'un film d'horreur.
Mardi, 10 heures. Sur les routes desservant Tunis et les périphéries agitées, le décor est des plus désolants. Pierres et restes de bombes lacrymogènes jonchent rues et boulevards. Alors que des nuages de fumées noires couvrent les têtes des forces de l'ordre dépêchées sur les lieux. La circulation trébuche, crainte et angoisse se lisent sur les visages. Là-bas, rien n'est sûr et le danger est imprévisible. Car le face-à-face opposant les forces de l'ordre et des salafistes et jeunes issus des quartiers en question est de plus en plus violent. A l'origine du mal, comme le signalent certains, une exposition artistique déplacée qui n'a fait que mettre le feu aux poudres, installer le désordre et attiser la haine. C'est du moins ce que confirme ce sexagénaire rencontré à la cité El Intilaka: «Les événements sanglants déclenchés la veille vers 1heure du matin (Ndlr : la nuit de lundi à mardi) et que nous vivons encore seraient l'aboutissement de l'exposition artistique portant atteinte à la religion islamique. Au départ, les salafistes ont conduit les attaques tentant d'incendier un poste de police dans la zone. Il convient de signaler, en fait, que le mal aurait eu lieu n'eût été l'intervention d'un sage cheikh d'ici qui les a empêchés d'accomplir ce qu'ils comptaient faire. Mais, par la suite, on a remarqué l'intrusion de bon nombre de fauteurs de troubles ayant des antécédents judiciaires. Tout cela est à l'évidence attristant. J'ai vécu les émeutes de 1978, elles n'étaient nullement de cette ampleur. Où en est le gouvernement dans tout cela? Et à qui profite le désordre? Voilà les questions que je me pose. Personnellement, je présume que l'opposition est de la partie. Aimez la Tunisie, protégez-la et donnez le primat à son intérêt supérieur. C'est mon message à eux», lance-t-il.
Vrais salafistes ou faux dévots?
Pas loin de ce témoin oculaire des événements cités ci-dessus, un agent relevant du district de la garde nationale du Grand Tunis pointe du doigt notre collègue photographe qui tentait de cadrer sa cible. Il ronronne avant de blâmer: «Vous n'êtes pas professionnel. Commet osez-vous afficher au clair votre caméra. Je sais bien que vous êtes en train d'accomplir un devoir professionnel, mais abritez-vous au moins pour votre sécurité», lance l'agent sur un ton aigu, avant de se rattraper pour nous fournir quelques informations. «La majorité des manifestants sont de faux salafistes. On les connaît. Ce sont des criminels ayant des antécédents judiciaires qui, une fois sortis de prison, se reconvertissent en faux dévots, se servant de la religion pour dissimuler leur déviance. Ils ont répétitivement tenté,y compris cette fois-ci, d'incendier le district de la Garde nationale du Grand Tunis, conscients en cela de l'importance de son rôle dans la préservation de l'ordre. Toutefois, à chaque fois ils échouent car nous avons toujours été- nous le sommes encore, d'ailleurs-déterminés à défendre cette institution nationale souveraine quoique cela puisse nous coûter la vie», s'exclame-t-il avant de nous céder le passage vers la mosquée El Ghofrane.
Là-bas, la prudence est plus que nécessaire face à un incessant échange de jets de pierres et de bombes lacrymogènes entre salafistes et forces de l'ordre. On les a vus et repérés, des jeunes et moins jeunes prennent d'assaut les agents de sécurité présents sur les lieux. Ils sont de plus en plus enthousiasmés par le prêche de leur imam émanant de la mosquée. Un prêche dont on a réussi à saisir quelques phrases comme : «Squattez les mosquées, défendez l'islam, le jour J est arrivé».
A l'écoute de ces termes revenant sans cesse, ils foncent aveuglément sans peur ni crainte, essayant de provoquer les forces de l'ordre pour les pousser finalement à attaquer la mosquée, selon un agent de sécurité. «Ils cherchent à nous piéger, mais nous sommes conscients de leur stratégie. En aucun cas, nous ne nous permettrons d'attaquer la mosquée».
L'incendie du tribunal, une énigme
L'autre incident provoqué par ces agitations est l'incendie du tribunal de première instance Tunis 2 sis à Sidi Hassine Sijoumi. Tout constat fait, à l'exception de la trésorerie et de la bibliothèque, ce tribunal a été entièrement endommagé. Même les bureaux du juge et du procureur de la République n'ont pas échappé aux actes de vandalisme. Selon un fonctionnaire relevant du personnel dudit tribunal, l'attaque a eu lieu dans la deuxième moitié de la nuit de lundi à mardi quand un groupe de jeunes armés d'épées ont défoncé les deux portes du tribunal tout en proférant «Allahou Akbar» (Dieu est grand). «Le gardien du tribunal m'a indiqué que les assaillants n'étaient pas nombreux au départ. Mais, à l'arrivée des forces de l'ordre, ils étaient soutenus par leurs alliés et leur nombre atteignait près de mille manifestants. Un nombre face auquel les forces de sécurité n'ont pas pu faire grand-chose. Cela veut dire qu'en plus du tribunal, les protestataires ont réussi à incendier le véhicule des pompiers en présence des forces de sécurité».
«Il faut reconnaître par ailleurs, ajoute-t-il, que cette zone où prospèrent le vol, les braquages, la consommation et la vente clandestine de stupéfiants connaît un taux de criminalité assez élevé. Cela pour dire que derrière l'incendie du tribunal, il y a certainement des dessous et des raisons étroitement liés aux spécificités de ce quartier chaud et que l'enquête engagée par les parties concernées décèlera tôt ou tard».
Force est de constater, du reste, que trente manifestants munis de cocktails Molotov ont été arrêtés, en attendant le cours de l'enquête et l'arrestation du reste des impliqués dans ces actes de vandalisme dont la Tunisie et les Tunisiens payeront un lourd tribut.


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