Bonne nouvelle pour les instituteurs titulaires, les instituteurs par intérim, les contractuels, les directeurs des écoles primaires, les professeurs d'enseignement primaire, les maîtres d'application et les assistants pédagogiques : le Syndicat général de l'enseignement de base (relevant de l'Ugtt) a conclu, hier, un accord avec le ministère de l'Education, sous les auspices du ministère des Affaires sociales. Ainsi, il a été convenu que la grève prévue pour les 19 et 20 juin sera annulée et que le ministère de l'Education accède à la majorité des revendications de l'ensemble de la famille éducative. Le procès-verbal de l'accord ayant couronné la séance de négociation tenue, hier, vendredi 15 juin, et signée par Abdellatif Abid, ministre de l'Education, et Tahar Dhaker, secrétaire général du Syndicat général de l'enseignement de base, comprend 11 chapitres sur lesquels les négociateurs des deux parties sont parvenus à un accord. Recrutement des intérimaires et des contractuels Premier dossier à bénéficier d'une solution, celui des instituteurs intérimaires et contractuels, lesquels ont constitué, depuis des années, une pomme de discorde entre le Syndicat général de l'enseignement de base et le ministère de l'Education. Hier, il a été décidé que les instituteurs intérimaires et les instituteurs contractuels seront recrutés sur quatre années, à savoir 2012, 2013, 2014 et 2015, à raison de 1.000 postes, au moins, par an. Les listes définitives des bénéficiaires de cette mesure seront arrêtées par le ministère de l'Education et le syndicat général dans un délai ne dépassant pas le 30 juin 2012. D'autre part, il a été convenu de mettre un terme définitif, à partir de septembre 2012, à la formule des instituteurs intérimaires et des instituteurs contractuels. Par ailleurs, les négociateurs sont tombés d'accord sur la révision des dispositions contenues dans l'article 35 de la loi d'orientation de manière à consacrer la présence de l'école primaire en tant qu'institution éducative qui bénéficie de la personnalité juridique et de l'indépendance financière, à titre individuel ou collectif. Quant aux ressources financières nécessaires pour la gestion des écoles primaires et aux mécanismes de dépense de ces mêmes ressources, ils feront l'objet de négociations entre les deux parties (ministère de l'Education et syndicat de l'enseignement). Augmentation de la prime de direction Troisième point inscrit dans l'accord : l'augmentation de la prime de direction des écoles primaires qui atteindra à partir de janvier 2013 : – 120 dinars par mois pour les écoles comptant 15 classes ou plus (contre 60 dinars auparavant) – 90 dinars par mois pour les écoles comportant entre 10 et 14 classes (contre 45 dinars auparavant). – 75 dinars pour les écoles comportant moins de 10 classes (contre 30 dinars auparavant). Sur un autre plan, il sera introduit dans le statut des enseignants du primaire un nouvel article selon lequel les professeurs de l'enseignement primaire détenteurs de la maîtrise ou de la licence seront alignés sur leurs collègues de l'enseignement secondaire, au niveau des heures d'enseignement. Bénéficieront de cette décision les professeurs d'enseignement primaire exerçant actuellement, mais à partir de septembre 2012. Quant aux instituteurs principaux devant être promus en septembre 2012 au poste de professeur d'enseignement primaire, ils bénéficieront de la mesure d'alignement (au niveau des heures d'enseignement) à partir de 2013. La prime spécifique sera servie aux instituteurs Une bonne nouvelle de plus : les négociateurs du Syndicat général de l'enseignement de base ont réussi à avoir l'accord du ministère de l'Education pour que les instituteurs bénéficient de la prime spécifique décidée par le gouvernement au profit de tous les agents de l'Etat. Le ministère de l'Education a fait part, également, de son accord en vue de l'augmentation de la prime dite «prime de la rentrée scolaire». Le montant de cette prime sera calculé sur la base de l'accord ayant sanctionné la séance de travail syndicat-ministère tenue le 26 mai 2012 et il sera annoncé avant fin 2012. Les instituteurs bénéficieront, aussi, à compter de juin 2012, d'une prime nette de 25 dinars en contrepartie du contrôle des examens nationaux. Les assistants pédagogiques alignés sur les inspecteurs Les assistants pédagogiques n'ont pas été oubliés puisqu'ils seront alignés sur les inspecteurs des écoles primaires au niveau de la prime kilométrique. «A partir de janvier 2013, les critères d'octroi de cette prime seront unifiés entre les conseillers pédagogiques et les inspecteurs des écoles primaires. Idem pour la prime dite «prime des zones rurales» qui sera servie à compter de janvier prochain aux conseillers pédagogiques. Sa valeur sera équivalente à la prime accordée aux instituteurs exerçant dans les écoles rurales», prévoit encore l'accord. L'ouverture des horizons devant les instituteurs et la classification des maîtres d'application de premier degré n'ont pas été oubliées par les deux parties signataires de l'accord. Aussi, le chapitre 10 de la convention prévoit-il la poursuite de l'ouverture des horizons scientifiques devant les instituteurs de l'enseignement primaire, «en collaboration avec l'Institut supérieur de l'éducation et de la formation continue tout en s'attachant à réaliser la décentralisation de la formation». Dernier chapitre de l'accord : la classification des maîtres d'application appartenant au premier degré. «Les groupes d'octobre 2011 et celui d'octobre 2012 seront classés à la catégorie A2 à compter de janvier 2012. Quant à la réduction des heures de travail des maîtres d'application de premier degré, elle sera négociée à compter de juin 2012 entre le ministère de l'Education et le Syndicat général de l'enseignement de base», prévoit l'accord. «Le nombre des instituteurs qui profiteront des différentes clauses du présent accord s'élève à 60.000, y compris les conseillers pédagogiques et les directeurs des écoles primaires», nous confie une source informée auprès du ministère de l'Education. Quant au coût financier des augmentations contenues dans l'accord, il semble que le ministère n'a pas encore fait le calcul dans l'attente des «accords définitifs».