Par Mohamed Lakhdar ELLALA Les informations provenant de Tunisie font état de «violences simultanées impliquant des salafistes ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi dans plusieurs endroits de Tunis, relançant les interrogations sur le caractère organisé de ces troubles et l'identité des assaillants, mêlant extrémistes islamistes et casseurs». Les violences — attaques contre des bâtiments administratifs et affrontements avec les forces de l'ordre — se sont produites en fin de soirée dans plusieurs cités populaires de l'ouest de Tunis, Intilaka, Ettadhamen et Essijoumi, ainsi qu'en banlieue nord, à La Marsa, à Carthage et au Kram. Un tribunal a été attaqué et le bureau du procureur a été brûlé à Essijoumi, un poste de la Garde nationale a été incendié à la cité Ettadhamen. Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, qui déplore des blessés parmi les forces de l'ordre et fait état de 97 arrestations, ces groupes mêlaient «des gens de la mouvance salafiste et des malfaiteurs». Ces violences ne sont malheureusement pas les premières puisque depuis des mois, des violences verbales et physiques, des intimidations et parfois des agressions, sont le fait de ces groupes salafistes avec un silence pour le moins complaisant du gouvernement. Ces groupes s'en étaient pris à l'université, aux artistes, aux intellectuels, aux militants des droits de l'Homme et aux femmes sans réaction appropriée du gouvernement malgré les dénonciations et les interpellations de la société civile et de l'opposition démocratique. L'ATF condamne ces violences récurrentes que rien ne peut justifier. L'ATF considère que l'attitude passive du gouvernement durant des mois, quelles qu'en soient les raisons, n'a pu que permettre à ces groupes violents antirépublicains et intégristes de s'organiser, se renforcer et devenir un véritable danger pour le processus démocratique encore fragile en Tunisie. L'ATF appelle le gouvernement : – à prendre ses responsabilités pour la défense des libertés publiques, artistiques et d'expression et assurer la paix civile et l'intégrité physique et morale des citoyennes et des citoyens tunisiens et de leurs biens, – à poursuivre en justice les responsables de tels crimes envers les citoyennes et citoyens et le peuple tunisien. L'ATF appelle tous les démocrates et patriotes tunisiens dans le monde et tous les amis du peuple tunisien à la mobilisation pour soutenir notre peuple et ses forces vives dans le processus démocratique afin de parachever avec succès la révolution de la dignité. L'heure est plus que jamais à l'union de toutes les forces du progrès, attachées à la démocratie et aux libertés pour barrer la route à toutes les tentatives de faire avorter la révolution du peuple tunisien porteuse d'espoir, de liberté, de dignité et de justice. Vive la Tunisie, son peuple libre et sa révolution pour la dignité. A bas toutes les formes de dictature et les projets rétrogrades et obscurantistes. Toutes et tous mobilisé(e)s pour que l'intégrisme et la dictature ne passent pas !