Par Taoufik CHARRADI Les violences connaissent une recrudescence en cette période à travers le pays. Ce phénomène provoque une inquiétude grandissante chez les citoyens et peut conduire à des résultats négatifs (lassitude, découragement, etc.). D'où l'urgence de lutter contre ce fléau qui menace le processus de démocratisation auquel aspire le peuple tunisien. Ces derniers mois, ce phénomène s'accentue et revêt plusieurs formes (agressions, brutalités, injures, avanies, insultes, etc.) perpétrées à l'encontre des intellectuels et des artistes, cherchant en vain à limiter la liberté d'expression et entraver toute pensée libre et novatrice, comme en témoignent les événements survenus récemment dans le pays. A quoi bon raconter ces tristes et douloureux épisodes de la violence! Ils sont dans les mémoires. C'est un spectacle poignant de voir des citoyens sans défense contre l'insulte et la violence, menacés à tout moment, dans la rue, dans les lieux publics, trouvant à peine dans leurs maisons un asile contre les assauts extérieurs et le désespoir. Il n'y a pas un homme de bien, à quelque tendance qu'il appartienne, qui ne puisse déplorer ces cruautés inouïes commises sans ombre de raison ni de prétexte. Les auteurs de ces violences sont cependant des hommes de même race, d'une même religion, longtemps semblables les uns aux autres. Il serait intéressant de savoir qui sont les acteurs de ces violences, comment ils agissent et quel est leur objectif. Inquiétudes Ces violences créent un espace dans lequel émergent les initiatives d'usurpation pouvant aboutir à l'anarchie qui amènent la lassitude, le découragement et l'abandon de l'intérêt général. Tout cela représente une inquiétude grandissante pour le citoyen qui semble être la première victime. Si le citoyen a le devoir de respecter les droits et la liberté d'autrui, il a aussi le droit à la sûreté et à la protection. Par ailleurs, il y a des contrées où la violence fondée sur la haine ou sur les intérêts jaloux est repoussée et se heurte à des forces coalisées pour la vaincre. Un fléau à vaincre Nous souhaitons que ces violences qui règnent dans notre pays soient promptement arrêtées par l'intervention austère du gouvernement, par une application stricte des principes d'égalité et de justice et par des mesures sévères contre tous les abus des adversaires de la liberté. Il faudrait montrer, à travers les vicissitudes de l'histoire, les progrès accomplis en matière de droits de l'Homme, afin de fortifier ceux qui les défendent et d'apprendre à ceux qui ne font rien pour eux tout ce qu'ils doivent et tout ce qu'ils peuvent apporter à l'œuvre commune. J'illustre cette idée par la célèbre phrase d'Albert Enstein: «Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire». Enfin, le devoir patriotique s'impose à tous car il est le premier des devoirs d'un citoyen. Lorsque la conscience, le soutien et la vigilance du peuple se conjuguent avec une application de la loi, on peut parvenir à contrer les initiatives existantes d'usurpation et à évincer les adversaires de la liberté qui assimilent la démocratie à l'anarchie sociale. Il n'y aura d'autre ennemi que l'ignorance, d'autre auxiliaire que la persuasion, d'autre drapeau que la justice, d'autre emblème que la liberté et d'autre choix que la démocratie.