L'avenir de l'humanité va peut-être se décider cette semaine, à l'occasion de la tenue au Brésil du sommet de la Terre, dit aussi Rio+20. Transformation attendue du Fonds des Nations unies pour l'environnement en organisation mondiale de l'environnement et inscription définitive et irrévocable de la dimension sociale dans l'approche globale du développement durable. Ce sont les décisions de taille inscrites dans les priorités de ce sommet. Or il y a lieu de s'interroger pourquoi est-ce décisif et vital ? Il y a vingt ans, lors du sommet de la Terre, tenu également à Rio, les nations du monde se sont mises d'accord et se sont engagées à continuer à se développer, mais en prenant soin des ressources, surtout non renouvelables, et ne pas compromettre le droit des générations futures à avoir accès à ces mêmes ressources... Aujourd'hui, 20 ans après, plusieurs pays ont réalisé des progrès dans ce sens et honoré leurs engagements. Mais le bilan est mitigé. Les richesses de la planète se raréfient de plus en plus et l'accès à ces richesses est encore plus déséquilibré. Il existe même une certaine course pour la constitution de stocks stratégiques, allant même jusqu'à la provocation de conflits, armés parfois... Les soulèvements dits du «printemps arabe» sont porteurs de significations dans ce contexte, dans la mesure où ils ont réussi à attirer l'attention sur le fait que l'équité dans la répartition des richesses doit être d'abord réalisée pour les générations actuelles, ensuite, avec le même degré d'importance, pour les générations futures. La dimension sociale est ainsi considérée comme aussi fondamentale que l'environnement pour assurer le développement durable. Et c'est vraiment un grand défi, car en ce jour, avec la mondialisation, le contexte est plutôt favorable aux grandes puissances militaires et économiques pour accéder plus facilement aux richesses. Et c'est dans cette optique que la communauté internationale a déjà recommandé de réduire le risque de tensions sociales. Réduire le risque d'accord, mais est-ce suffisant et est-ce durable ? Si les grandes puissances continuent de puiser disproportionnellement dans les richesses naturelles et humaines du monde, l'épuisement ne tarderait pas à venir. Et on aura encore plus de conflits. La solution serait peut-être de songer à réduire la consommation, avec tout ce que cela suppose comme décélération de la croissance économique. Bien entendu, on ne va pas demander aux plus démunis de le faire, car déjà leur consommation est dérisoire. Mais si un effort de réduction de la consommation est entrepris par les 20% des habitants de la planète qui consomment 80% des richesses, et il y en a de ces catégories dans tous les pays, les classes les plus démunies auront de meilleurs accès et les générations futures auront des ressources. Il suffit donc juste de trouver la bonne formule. Rio+20 en serait l'occasion.