De notre envoyée spéciale à Rabat Najoua HIZAOUI La communication environnementale fait partie intégrante de la prise en compte de l'environnement par tous les acteurs (industriels, entreprises, populations...). A ce titre , elle constitue un système qui doit être pensé, mis en œuvre, analysé, évalué, nécessitant la définition d'un plan de communication adéquat avec des objectifs clairs, des stratégies à adopter et des moyens à prévoir en fonction du contenu du message que chaque pays veut faire passer au public visé. Adopter une politique de communication vis-à-vis de toutes les parties et acteurs concernés (les entreprises industrielles, les bailleurs de fonds, la société civile, les autorités communales, régionales) est un choix stratégique pour la plupart des pays d'Afrique du Nord pour promouvoir leurs actions concrètes et définir leurs objectifs. Sans la contribution des acteurs et parties concernées, la politique environnementale ne pourra réellement aboutir . En l'absence d'une démarche de communication, l'entreprise, à titre d'exemple, est livrée aux informations qui circulent à son sujet. Sans les médias, on n'arrivera pas à comprendre le bien-fondé des projets. C'est pourquoi il faudrait impliquer les opérateurs dans la mise en œuvre d'un management environnemental et les faire participer aux différents stades de la communication. La question de la communication environnementale a fait l'objet depuis vendredi dernier d'une rencontre régionale entre les professionnels de la communication en Afrique du Nord, à laquelle ont pris part des journalistes algériens, marocains et tunisiens. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la clôture du projet de « renforcement des capacités des journalistes maghrébins », projet de partenariat entre l'Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn-MED) et la Fondation Mohamed 6 pour la protection de l'environnement, lequel regroupe le Maroc, l'Algérie et la Tunisie et ayant pour objectif le renforcement des capacités des journalistes, à travers une plateforme e-learning permettant un échange entre les participants et l'acquisition de nouvelles compétences journalistiques et environnementales. Cette rencontre d'échange a été une occasion pour tous les communicateurs participants de recueillir de plus d'amples informations sur l'Uicn, cette organisation environnementale internationale créée depuis 1948, et qui cherche et met à disposition au niveau mondial des actions pragmatiques concernant les problèmes environnementaux et les challenges posés par le développement. Elle appuie également la recherche scientifique, développe des projets dans le monde entier et rassemble ou soutient les efforts des agences des Nations unies, des conventions et institutions internationales ou régionales, des gouvernements, des organisations non gouvernementales, des compagnies et des communautés locales afin de développer et de mettre en œuvre des politiques, des législations ou des pratiques permettant de respecter l'environnement. Ladite organisation s'investit dans la coopération internationale pour les biomes et les pays du bassin méditerranéen, les écosystèmes marins et terrestres, la flore et la faune, l'identification, la gestion et la protection des sites naturels, la gouvernance, le développement rural, les ressources en eau et la désertification, l'amélioration des conditions de vie et l'égalité des sexes, les changements climatiques, l'énergie, l'économie verte... Dix ans en Méditerranée ont fait de l'Uicn un pôle de connaissances scientifique de référence dans un contexte socioéconomique complexe avec des acteurs ayant des compétences et des capacités diverses, un partenaire aussi pour relever les grands défis environnementaux dans la région et un organisme capable de concevoir des alternatives novatrices pour le développement durable, combinant les connaissances traditionnelles et les nouvelles technologies. Cette union, qui réunit plus de 1.000 organisations membres appartenant à 100 pays, et qui regroupe environ 10 mille scientifiques répartis dans six commissions d'expertise et 1.000 employés exerçant dans 62 bureaux à travers le monde, fournit un forum neutre pour les gouvernements dans l'objectif d'influencer, encourager et assister les sociétés à travers le monde à conserver l'intégrité et la diversité de la nature et à s'assurer que toute utilisation des ressources naturelles soit équitable et écologiquement viable. Uicn en action L'union a lancé en 2009 un programme quadriennal qui s'achève cette année, visant à changer les prévisions climatiques, améliorer la prise en compte des considérations et des possibilités liées à la biodiversité dans les politiques et les pratiques relatives au changement climatique. Ce programme renferme aussi d'autres actions dont la gestion des écosystèmes pour le bien-être humain, afin d'améliorer les formes de subsistance, réduire la pauvreté et la vulnérabilité, et renforcer la sécurité humaine et environnementale par la gestion durable des écosystèmes. Il s'agit, en outre, de conserver la diversité de la vie, garantir la gestion durable et équitable de la biodiversité, tant au niveau local que mondial, promouvoir les énergies naturelles en introduisant des systèmes énergétiques écologiquement durables, équitables et efficaces, et enfin rendre l'économie mondiale plus verte à travers le renforcement des valeurs de la conservation des économies, de la politique économique, la finance et les marchés. Pour ses actions futures, l'Uicn prévoit le lancement d'un nouveau programme 2013-2016, dont les axes principaux seront basés sur la valorisation et la conservation de la nature, la gouvernance effective et équitable et l'utilisation de la nature. A travers ce programme, l'Uicn ambitionne de trouver les solutions adéquates pour pouvoir aborder les défis mondiaux du climat, l'alimentation et le développement. Ce programme sera présenté et approuvé lors des assises du prochain congrès de l'Uicn à Jéju (Corée du Sud) du 6 au 15 septembre 2012. Parmi les actions phares de l'union figure la réhabilitation des mangroves après le tsunami, le lancement des initiatives relatives à la gestion de l'eau et la nature dans 100 bassins fluviaux, la conservation et la réhabilitation des dunes côtières en Afrique du Nord, l'organisation de sessions de formation et d'apprentissage au profit des communicateurs, des experts et des représentants du tissu associatif .