Les Espagnols ont offert un récital pour s'adjuger le titre face à des Italiens dépassés. Après l'Euro 2008, la Coupe du monde 2010, la Roja entre dans la légende avec ce triplé inédit. Seule sur le toit du monde en résistant à tous les vents. L'Espagne n'est plus désormais une équipe mais une légende vivante. Avec son succès (4-0) sur l'Italie, elle est la première sélection de l'histoire à faire main basse sur deux Euros (2008 et 2012) et une Coupe du monde (2010) en quatre ans. Dans quelques dizaines d'années, on racontera encore la belle épopée de cette Roja. Les enfants ouvriront de grands yeux et les anciens se souviendront avec nostalgie. Cette génération ibérique va marquer les mémoires. Arrivée à l'Euro avec une pancarte géante de favorite dans le dos, l'Espagne a surmonté tous les obstacles. Avec intelligence, puissance et une technique hors pair, agrémentées de la réussite qui escorte toujours les champions. Prandelli : «On n'avait plus rien dans le réservoir» L'Italie, tellement séduisante depuis le début de la compétition, a comme les autres trouvé son maître. Paradoxalement, la lourde défaite paraît moins amère. « Contre l'Espagne, on accepte plus sereinement de perdre, confie le capitaine italien Buffon. C'était une belle aventure. En finale, il faut gagner mais là, on a joué contre une équipe d'une valeur inestimable. » Le sélectionneur italien, Cesare Prandelli, a ajouté: « Ce soir, on n'avait plus rien dans le réservoir. » Del Bosque pense déjà au Mondial 2014 Dès la première période, Silva (14e) et Jordi Alba (41e) profitaient de l'impressionnant jeu en mouvement de leur équipe pour glacer les espoirs transalpins. Le cauchemar italien s'est poursuivi en seconde période, avec le claquage du Parisien Thiago Motta (61e), alors que Prandelli avait déjà effectué ses trois changements. A dix contre onze, il n'y avait plus de match. « A ce moment-là, la finale s'est arrêtée pour l'Italie, estime d'ailleurs Vicente del Bosque. Nos joueurs ont très bien joué le coup, ils ont tout contrôlé. Il y a peut-être eu quelques petits moments de flottement après notre premier but, les Italiens sont revenus mais on a su gérer parfaitement cette finale. Nous avons tout fait, au niveau de la pression, de la possession du ballon, de la profondeur sur les côtés...Cela vient saluer le travail du football espagnol réalisé depuis des années avec cette réussite historique. » Torres (84e) puis Mata (87e,4-0) transforment la victoire en triomphe. « Nous avons rendu facile ce qui est difficile, se félicite Iker Casillas. Certains peuvent penser qu'un 4 à 0 c'est facile contre l'Italie, mais nous sommes vraiment allés en progressant dans ce tournoi. Les Italiens étaient fatigués. » Capitaine emblématique, Casillas a remporté hier son centième succès en sélection et est invaincu depuis 990 minutes en match à élimination directe. Finalement, les chiffres et les adjectifs disent tous la même chose : l'Espagne est la plus grande. Et personne ne sait quand ce règne s'éteindra. Peu de temps après le sacre, Vicente del Bosque disait déjà : « Maintenant, il faut aller de l'avant pour la Coupe du monde 2014. »