• Une enveloppe d'un milliard de dollars a été mobilisée par la Banque mondiale pour financer la NSI Depuis la révolution, l'équipe de la Banque mondiale a approfondi son partenariat avec la société civile tunisienne, et ce, dans l'objectif de promouvoir la transparence et l'échange d'informations et d'idées, de responsabiliser davantage la société civile dans son rôle de contrepouvoir et de tenir compte de ses préoccupations lors de l'élaboration des politiques de développement ainsi que d'améliorer la compréhension des activités de la BM. Pour ses futures activités, la Banque mondiale a élaboré une note de stratégie intérimaire (NSI), approuvée hier à Washington par le Conseil d'administration de la banque. Cette note a été élaborée après plus de 25 consultations qui ont eu lieu, dont la réunion d'organisation de la société civile avec le président de la Banque mondiale, les consultations régionales avec le secteur privé et les groupes de femmes et de jeunes et les consultations sur l'élaboration des politiques et projets de formation professionnelle et d'emploi. Elle présente, en effet, un programme du groupe de la Banque mondiale qui vise à appuyer les autorités dans les réformes nécessaires à la promotion d'une relance pilotée par le secteur privé et la création d'emplois, en mettant l'accent sur la transparence, les opportunités et la responsabilité. La Banque va aider la Tunisie dans sa démarche de redéfinition de la relation entre le gouvernement et les différentes parties prenantes de la société. Il est à noter que la Banque a organisé des consultations à la fin du mois de janvier 2012 avec les ministères, les étudiants, les universitaires, les partenaires de développement, les communautés locales de Nabeul et Kélibia et d'autres membres de la société civile dans certaines régions. La NSI maintient l'engagement de la BM dans trois domaines : le premier d'aspect macroéconomique qui consiste en la mise en place de bases pour la relance d'une croissance durable et créatrice d'emplois. Le deuxième et troisième domaines favoriseront la promotion de l'inclusion sociale et économique et le renforcement de la gouvernance (participation citoyenne, responsabilité et transparence). Des investissements conséquents moyennant un milliard de dollars ont été mobilisés par la Banque pour financer les trois domaines d'engagement. «A travers cette stratégie, la Banque compte apporter des solutions innovatrices pour appuyer la période de transition en Tunisie, et si le gouvernement tunisien procède à des réformes concrètes, le groupe de la Banque mettra en place des financements supplémentaires. Il s'agit d'un effort conjoint au sein du groupe de la Banque mondiale, de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird) et la Société financière internationale (SFI). A l'appui des objectifs de la NSI de création d'emplois et de reprise économique, la SFI mettra l'accent sur la restauration de la confiance des investisseurs à court terme et la stimulation de l'activité du secteur privé sur le long terme», précise Mme Eileen Murray, représentante résidente de la Banque mondiale en Tunisie. La NSI a identifié plusieurs risques pesant sur le programme et les mesures d'atténuation : tensions sociales et reprise économique retardée. Bien que les tensions sociales aient diminué depuis février 2012, une escalade liée à la situation économique difficile pourrait empêcher le gouvernement de faire avancer les réformes nécessaires, tout en retardant davantage le retour de la confiance des investisseurs indispensable pour faire repartir la croissance. En outre, les questions extérieures dont la récession en Europe et la difficile transition avec la Libye, avec la prévision de hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires, risquent de susciter de nouveaux défis en termes de discipline budgétaire et de stabilité macroéconomique. Ainsi, le programme de la Banque mondiale tel que défini par l'INS vise à aider le gouvernement tunisien à atténuer ces risques, notamment par un appui à la conception d'un programme de réforme qui aide à répondre aux besoins immédiats de la Tunisie tout en garantissant la stabilité macroéconomique et en préparant le terrain pour une relance durable pilotée par le secteur privé. Cet objectif s'appuiera sur des financements à décaissement rapide du programme 2012 du gouvernement et sur une mobilisation d'appuis budgétaires.