« Antigone », une pièce qui est restée dans la mémoire de ceux ayant vécu la période des années 70 où le festival de théâtre de Dougga était un des événements les plus importants de la vie culturelle. Et depuis quelques années, c'est le passage à vide, sauf quelques spectacles épisodiques. Pourtant, l'amphithéâtre de Dougga est un joyau d'architecture romaine conservé avec plus ou moins de bonheur mais qui reste sous-exploité. Aujourd'hui, le mouvement « Koulouna Tounes », avec le concours de certains professionnels du théâtre, tente de redonner vie à ce festival éteint depuis des lustres. Les spots seront rallumés sur la scène de Dougga du 12 au 15 juillet avec le festival de théâtre placé sous le signe « La session du retour ». Au menu, quatre créations théâtrales : « Nejma wa Hellal » du Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef, texte et dramaturgie Sami Nasri et Abdelfatah Kamel, mise en scène Sami Nasri avec dans les principaux rôles Mongi Warfili, Samia Ayari et Abdelfatah Kamel (12 juillet). La deuxième représentation reviendra à la troupe de la ville de Tunis avec sa récente pièce « Mosaïque», texte et mise en scène Zouheïr Erraïs avec Mouna Noureddine, Kaouthar Bardi, Manal Abdelkawi, Zouheïr Erraïs, Noureddine Bouselmi et Habiba Soussi (13 juillet). La troisième pièce au programme « L'isoloir », production El Teatro, dramaturgie et direction artistique Tawfik, Jebali, Nawfel Ghrara et Moez Kediri (14 juillet). « Sahb Lahmar », adaptation libre du texte de Ezzeddine Madani, dramaturgie et mise en scène de Fadhel Jaziri, assurera la clôture le 15 juillet. Il s'agit d'une interprétation du mythe de Bouzid, surnommé l'homme à l'âne, qui, de révolutionnaire combattant pour la liberté et la justice, s'est transformé en tyran sanguinaire dès la prise de Kairouan. Parallèlement à ce programme, d'autres activités auront lieu, dont des improvisations théâtrales proposées par le grand comédien Jamil Joudi et Mouna Noureddine. La musique lyrique sera également au rendez-vous, d'autant plus que le lieu s'y prête parfaitement, avec le chanteur Mokdad Salhi, ainsi qu'une rencontre avec Abdessatar Amamou qui donnera un éclairage historique sur le site de Dougga. Un colloque sera également organisé autour du thème « Les festivals post-révolution : le cas de Dougga» auquel participeront des personnalités culturelles comme Fraj Chouchane et Mahmoud Mejri.