Le grand club du Bardo est aujourd'hui abandonné par tous D'abord une image forte, triste et pathétique de l'état actuel des lieux au Stade Tunisien : dans un complexe depuis longtemps déserté par les supporters, un joueur attend depuis 10h30 du matin le président du club qui lui a donné rendez-vous. L'Ivoirien Kouassy (puisque c'est de lui qu'il s'agit) doit récupérer son argent et un billet d'avion pour le retour au pays. A dix heures du soir, le joueur est encore là à attendre et le président ne répond même plus au téléphone. A bout de nerfs et le ventre criant famine, Kouassy se fera payer un repas par des âmes charitables, supporters du club. Joueurs : partis pour ne plus revenir? Est-ce bien utile de rappeler la situation matérielle des joueurs aux salaires et aux primes impayés? Est-ce bien utile de rappeler les résultats et le classement du Stade Tunisien? Est-ce enfin bien utile de rappeler que le club du Bardo est aujourd'hui un bateau ivre, sans capitaine, sans marins et sans entraîneur? Khaled Ben Sassi parti, la piste Tlili ayant soulevé un tollé général avant même d'être matérialisée, plus personne ne veut du Stade Tunisien. Contexte difficile pour tous? Qui a dit le contraire mais pas au point d'en arriver là, pas au point d'atteindre le point de non-retour. Encore 6 journées L'état des lieux donc, aujourd'hui, au Stade Tunisien, c'est le désert le plus total avec, rappelons-le, 6 journées encore à disputer pour un club qui se bat pour le maintien; plus d'argent du tout ; un comité directeur qui a, depuis longtemps, perdu crédibilité et tout contrôle de la situation, des joueurs partis pour ne plus revenir (normal, ils ne sont pas payés !) et sans un entraîneur capable de sauver les meubles en attendant des jours meilleurs. Le pire, c'est que personne ne voit une issue à cette situation, à moins que l'actuel bureau parte tout de suite (ce qu'il promet depuis un bon bout de temps, sans suite aucune) et qu'un comité provisoire restreint prenne les choses en main pour sauver — au moins — ce qui peut être sauvé, soit la place du Stade Tunisien en Ligue 1. Rêves et réalités Ce qui devait être fait avant... Mais l'annonce du transfert de Youssef Msakni pour un club qatari, avec la perspective d'encaisser la quote-part du club, a un peu changé la donne. Faux calcul puisque tout porte à croire tout d'abord que le montant du transfert de Msakni est moins important que ce qui a circulé (on en reparlera dans un tout prochain article). Puis, ce n'est pas demain la veille que cet argent parviendra au Stade Tunisien. Et quand il sera là, ce sera peut-être trop tard pour ce club au passé prestigieux. La situation ainsi bloquée, c'est des heures et des jours précieux que la famille stadiste (ou ce qu'il en reste) perd en ce moment. Tout le monde doit ranger de côté ego et rancœurs afin de sauver la situation. L'actuel bureau directeur en partant et les autres en se manifestant. Mais une chose est sûre : le Stade Tunisien ne peut plus supporter un autre mauvais choix technique. Kouki, Velud, Khaled Ben Sassi, autant de choix qui ont précipité la situation sportive de l'équipe. D'où le tollé général qui a accompagné le contact de Kamel Snoussi avec Mokhtar Tlili, que les supporters du club ont ultérieurement lié à la relation qui unit Tlili à Anis Ben Mime, du fait de leur «proximité» — de ces deux-là — dans le programme sportif de Tunis 2 «Le café des sportifs». Mais franchement, le plus grand danger qui guette aujourd'hui le Stade Tunisien, c'est l'indifférence totale de ses supporters et la démission de ses dirigeants. Ceux qui y sont et ceux qui sont à l'extérieur. Nous pensons pour notre part que, si plus personne ne veut plus du Stade Tunisien et que ce club est promis au purgatoire, il y a de quoi désespérer du football!