Quelque 154 associations tunisiennes ont vu le jour depuis le 14 janvier 2011, favorisées sans doute par un souffle nouveau et apportant ainsi le plus dans le domaine associatif. Certaines d'entre elles ont choisi de s'activer sur le terrain local, alors que d'autres ont été créées sous d'autres cieux pour regrouper les Tunisiens résidant à l'étranger, adoucir leur dépaysement et dispenser conseils et animations au parfum du jasmin. Réuni, récemment, lors de la tenue — à l'initiative du secrétariat d'Etat à l'Emigration et les Tunisiens à l'étranger — du Forum des associations tunisiennes à l'étranger, un échantillon représentatif de ces jeunes ONG a réussi à jeter la lumière sur ses actions menées dans divers domaines et servant différentes causes. Parmi ces associations, figure l'ONG Coopération Suisse-Tunisie pour le développement durable. Une association qui date de février 2011 et dont le travail consiste à venir en aide aux familles nécessiteuses en Tunisie par le biais de l'octroi de micro-crédits susceptibles de leur permettre de s'intégrer dans la vie active et d'accéder à l'autonomie financière. Elle œuvre également à mettre en place des programmes pré-professionnels visant à faciliter l'insertion des jeunes, en général, et des femmes, en particulier, dans la vie active. Toutes les actions convergent vers un même but: réduire la pauvreté et asseoir les jalons d'un développement durable dans les zones nécessiteuses. «Certes, nous nous sommes installés en Suisse, mais nous collaborons avec certaines associations locales qui nous facilitent le repérage des familles démunies. L'association «Al Ihsen» de Monastir, par exemple, s'est avérée une partenaire efficace pour la lutte contre la pauvreté. Nous avons également un réseau relationnel notable dans la région du Nord-Ouest qui nous permet d'élargir notre terrain d'intervention», indique M. Imed Mghirbi, trésorier de l'association. Jusqu'à nos jours, l'association Coopération Suisse-Tunisie pour le développement durable a financé une dizaine de projets dans divers domaines. Ainsi, six familles ont-elles bénéficié de l'octroi de ruches. Outre le financement matériel, ces familles sont suivies tout au long des six premiers mois, dans le cadre notamment d'un encadrement régulier, à même de les aider à bien démarrer le projet. «A l'encadrement s'ajoute une session de formation, assurée en outre par un vétérinaire conventionné, et ce, en vue de doter ces petits entrepreneurs de la compétence spécialisée requise», précise M. Mghirbi. Et d'ajouter que la toute dernière action de ladite association a consisté en le financement de la construction d'une école dans la région de Thala. A noter que cette jeune association compte 38 adhérents qui cotisent chacun à raison de 50dt par mois, assurant ainsi un autofinancement suffisant pour garantir le capital nécessaire aux actions menées. Bientôt une école à Aïn Harrath Autre association fraîchement créée (également en février 2011), celle caritative et à but non lucratif «El kolna twensa » (on est tous des Tunisiens) qui a vu le jour suite à une action spontanée d'un groupe de jeunes Tunisiens bénévoles. En effet, voulant lutter contre la crise économique qui sévit dans le pays et contre la poussée choquante de la pauvreté, ce groupe de jeunes a entamé des actions qui consistent en la collecte de dons au profit de familles nécessiteuses. Après l'organisation d'une caravane de charité à Ezzahra, une autre a été destinée à Siliana, Hamima et Rouhia. Actuellement, «El kolna twensa» s'active pour un projet qui lui tient beaucoup à cœur. «Nous nous sommes rendus à Aïn Harrath dans le gouvernorat de Jendouba, une localité dont l'infrastructure est plus que limitée. L'école la plus proche de ce village se trouve à sept kilomètres, ce qui n'encourage pas toujours les parents à inscrire leurs enfants dans l'enseignement primaire. Résultat : de futurs jeunes pratiquement analphabètes, des compétences qui se limitent à seulement trois cadres, diplômés de l'enseignement supérieur. Nous avons, donc, décidé de construire une école dans cette localité, afin de permettre aux enfants d'accéder à la formation de base. Nous en avons même élaboré le plan architectural», indique Fatma Farsi, membre de l'association. Elle ajoute que l'idée de ce projet a séduit le ministre du Développement et que l'association n'attend qu'une enveloppe de financement pour démarrer les travaux de construction. La société civile a également ceci de bon qu'elle rassemble les Tunisiens résidant à l'étranger et atténue sensiblement leur sentiment de solitude. L'association tuniso-viennoise pour la culture et le sport «Irada» a été créée dans ce sens. Selon les données fournies par M. Lotfi Omrane, représentant de ladite association, la communauté tunisienne à Vienne compte entre 5.000 et 6.000 personnes. Faute de contacts et d'activités culturelles, ces Tunisiens se trouvaient obligés de fréquenter les autres communautés arabes. «Nous avons pensé à créer une association, qui, grâce à un programme culturel et sportif, procurera de l'animation avec une touche tunisienne», indique M. Omrane. L'association «Irada» a formé une troupe théâtrale et une chorale pour enfants. Récemment, elle a organisé un camping familial à Lakinhoff, regroupant 130 personnes. «Outre l'aspect purement divertissant, nous proposons des cours de langue arabe pour les enfants des résidents», renchérit notre interlocuteur. Hormis l'animation et la culture, des actions sociales figurent au programme. En effet, cette jeune association a organisé une campagne d'aide qui consiste en l'envoi de dons, notamment des médicaments et du matériel médical, en faveur de certains hôpitaux tunisiens, ainsi qu'une quarantaine de PC destinés aux écoles.