• La chanteuse américaine nous a donné une leçon d'humilité... Elle chante non pas pour mentir, mais pour dire la vérité Au prélude, du jazz rock. Les « Wise Guys » nous accrochent déjà. Mais lorsque Sharrie Williams arrive sur scène, c'est parti pour une soirée inoubliable. La chanteuse américaine invitée pour la soirée du 16 juillet à la 48e édition du Festival international de Hammamet ne vient pas de nulle part. Très jeune, elle a été formée aux techniques du jazz, du gospel et même du théâtre par de grands noms de ces domaines. C'est en 1996 qu'elle commence à chanter ses propres chansons, en compagnie de son groupe, les Wise Guys. Ces derniers portent bien leur nom. Superintelligents, malins, et très «pros», ils savent interpeller le public quand il le faut, improviser de leurs instruments et s'arrêter là où il le faut. Une batterie, deux guitares électriques, un synthétiseur, des arrangements originaux, une voix chaude, profonde et vibrante, et des paroles qui vont droit au cœur, suffisent pour retourner la scène et faire exploser la salle. Et puis, c'est fou ce que le jazz, le blues et le gospel semblent être familiers à ces spectateurs, pas très nombreux, mais assez « bon public » pour adhérer à cette synergie, créant une atmosphère des plus conviviales. Il faut dire que la Williams a la présence assurée. Elle a également la passion des mots. Elle sait parfaitement jouer de son micro qu'elle abandonne parfois parce que sa voix porte assez. Elle s'adresse à ses musiciens et à son public avec humour et tendresse et n'hésite pas à interrompre une chanson pour applaudir un spectateur gagné par la frénésie. A un certain moment, tout le monde est debout en train de cliquer des doigts, de danser et de chanter des refrains du genre «I'm so blue» (je suis si triste), «I'm on my way» (je suis sur mon chemin), ou «I'm here to stay» (je suis là pour rester), titre de son deuxième album... Au milieu du concert, elle nous surprend avec une histoire douloureuse. Celle d'une fille de six ans. S'agit-il bien d'elle ? De toute façon, le blues, ça la connaît. Et Sharrie a de l'émotion dans la voix. Mais elle n'est pas là pour disparaître, «She's here to stay», car quelles que soient les blessures, la vie vaut la peine d'être vécue. Ses chansons le disent, ses monologues aussi...Cette femme incarne le blues, et la joie de vivre. On ne veut plus la quitter. Et lorsque ses musiciens se mettent à improviser, ou tour à tour à danser, on ne veut plus qu'ils s'arrêtent. Une ovation. Un rappel. Sharrie et ses Wise Guys reviennent en superforme et invitent quelques spectateurs à danser sur la scène. C'est la fin du concert et le début des photos souvenirs. Généreuse, la chanteuse ne prend même pas quelques minutes pour se reposer. Elle aussi a du mal à quitter le théâtre et ses nouveaux fans. Espérons que ce n'est qu'un au revoir.