La conjoncture économique internationale demeure marquée par l'ampleur du ralentissement de l'activité et les incertitudes sur les perspectives d'évolution. Les données des comptes nationaux dans les principaux pays avancés restent celles du premier trimestre 2012, et ne laissent pas indiquer d'amélioration de l'activité économique, à l'exception des Etats-Unis où un léger redressement du PIB a été observé en glissement annuel. Dans la zone euro et les pays partenaires, la décélération de la croissance reste plus prononcée depuis le début de l'année, une tendance qui se confirme à travers l'évolution globalement défavorable des indicateurs à haute fréquence disponibles à fin juin 2012. Quant aux pays émergents et en développement, bien que la croissance demeure à un rythme relativement vigoureux, de nouveaux signes d'essoufflement ont été observés au premier trimestre, en particulier en Chine et en Inde. Ainsi, aux Etats-Unis, le PIB s'est accru au premier trimestre 2012 de 2% en glissement annuel, contre 1,6% le trimestre précédent, traduisant principalement le dynamisme de la consommation des ménages, qui reste le principal moteur de la croissance, et, dans une moindre mesure, la progression des exportations et l'accélération du rythme de reconstitution des stocks par les entreprises. Selon une deuxième estimation d'Eurostat, la croissance dans la zone euro s'est contractée de 0,1% au premier trimestre en glissement annuel, contre une croissance nulle en première estimation et ce, après une progression de 0,7% au trimestre précédent. Cette évolution reflète principalement le net repli de la consommation des ménages. Dans les pays partenaires, le PIB s'est accru de 0,3% en France en glissement annuel et de 1,2% en Allemagne, et s'est contracté de 1,4% en Italie, de 0,4% en Espagne et de 0,1% au Royaume-Uni. Dans les pays émergents d'Asie, la croissance en Chine est revenue à 8,1% en glissement annuel, après 8,9% le trimestre précédent, en liaison essentiellement avec le ralentissement des investissements dans le secteur de l'immobilier. En Inde, la croissance s'est élevée à 5,3% au lieu de 6,1% d'un trimestre à l'autre, en raison de la contraction de la production dans le secteur industriel. De même, au Brésil, la croissance a fortement reculé, revenant de 1,4% à 0,8% en glissement annuel, reflétant principalement la nette décélération de la production industrielle affectée en partie par l'appréciation du real par rapport au dollar. Au niveau du marché de l'emploi, il reste caractérisé par la persistance de niveaux élevés du chômage dans les pays avancés. Le taux de chômage est demeuré inchangé à 8,2% aux Etats-Unis en juin, alors que dans la zone euro il a atteint un nouveau record en mai, soit 11,1% après 11% en avril. Concernant les principaux pays partenaires du Maroc, le taux de chômage est passé durant la même période de 10,2% à 10,1% en France, de 24,3% à 24,6% en Espagne et est revenu de 10,2% à 10,1% en Italie. En Allemagne, le taux de chômage est demeuré pour sa part inchangé à 5,6% d'un mois à l'autre, tandis qu'il a enregistré une nouvelle hausse en Espagne, soit 24,6% en juin 2012 après 24,3% le mois précédent. Des signes de tension Quant aux indicateurs avancés mensuels, ils font globalement ressortir de nouveaux signes de ralentissement de l'activité d'un mois à l'autre, tant aux Etats-Unis que dans la zone euro. En effet, aux Etats-Unis, l'ISM manufacturier a accusé en juin 2012 un repli de 7,1% d'un mois à l'autre et de 10,1% en glissement annuel. De même, l'indice de confiance du consommateur américain (du Conference Board) est ressorti en baisse de 3,7% d'un mois à l'autre, un niveau qui demeure en revanche en hausse de 7,6% en glissement annuel. Dans la zone euro, les indices PMI manufacturier et composite sont demeurés stables en juin 2012, d'un mois à l'autre, et ressortent en baisse de 13,3% et 13,7% respectivement en glissement annuel. S'agissant de l'indice du climat des affaires en Allemagne (IFO), il est ressorti en repli de 1,6% par rapport au mois précédent, à 105,3 points. L'indice Zew du sentiment économique, qui avait enregistré des valeurs positives au cours des quatre derniers mois, a fortement diminué en juin 2012 à -16,9 points. Au niveau des conditions financières, hormis les marchés interbancaires, les autres compartiments des marchés financiers des pays avancés ont continué de montrer des signes de tensions. En effet, les taux de rendement souverains des pays périphériques se sont de nouveau tendus et les indices boursiers ont poursuivi leur baisse. Ces évolutions reflètent un contexte marqué par l'affaiblissement de l'activité économique, la détérioration des perspectives mais aussi la dégradation encore plus marquée de la situation des finances publiques et du système bancaire d'un certain nombre de pays de la zone euro, notamment l'Espagne. Les marchés obligataires des pays de la zone euro se sont caractérisés par l'accroissement du différentiel entre les taux longs souverains des pays périphériques et ceux des autres pays. En effet, les taux de rendement à 10 ans de la Grèce et de l'Irlande ont augmenté, passant respectivement de 26,2% et 7,1% à 28% et 7,3%, de mai à juin 2012. De même, le taux de rendement souverain de l'Espagne s'est élevé à 6,6% contre 6% et a atteint un maximum de 7% le 18 juin 2012 et ce, en liaison avec les inquiétudes des opérateurs financiers quant à la situation des banques, des finances publiques et de la croissance de l'Espagne. En revanche, les taux de rendement du Bund allemand et des obligations françaises ont baissé à 1,32% et 2,55% en juin 2012 au lieu de 1,38% et 2,76%, le mois précédent. Par ailleurs, aux Etats-Unis, le taux de rendement des bons du Trésor a enregistré une diminution revenant à 1,6% en juin 2012, après 1,8%, un mois auparavant. Concernant les marchés boursiers, à l'instar du mois précédent, les principaux indices se sont inscrits en baisse. Ainsi, les indices des économies avancées ont enregistré, en juin, des régressions allant de 0,4% pour le FTSE à 2,4% pour l'Eurostoxx 50, en glissement mensuel. Les baisses les plus marquées ont été enregistrées par le DAX30 et le Nikkei qui ont reculé de 4,1% et 3,3% respectivement. De même, les indices boursiers des pays émergents ont poursuivi leur repli, le MSCI EM ayant diminué de 3,3% en juin 2012. Par ailleurs, les marchés boursiers sont restés très peu volatils en juin, au regard de l'évolution de l'indice VIX qui a stagné à 21 points de base et du Vstoxx qui a légèrement diminué à 30,9 points, après 31,1 points le mois précédent. Dans ces conditions, l'euro a poursuivi sa dépréciation par rapport aux autres principales monnaies. Il s'est, ainsi, établi en juin à 1,25% dollar pour un euro, en baisse de 2%, par rapport au mois précédent. De même, la monnaie unique s'est dépréciée de 2,5% contre le yen japonais, alors qu'elle s'est légèrement appréciée vis-à-vis de la livre sterling. En revanche, l'apaisement des tensions s'est poursuivi sur les marchés interbancaires, l'Euribor à 3 mois étant revenu, de mai à juin 2012, de 0,69% à 0,66%, tandis que le Libor à 3 mois s'est stabilisé pour le quatrième mois consécutif à 0,47%. Les spread de taux ont enregistré une quasi-stagnation en juin, le Libor-OIS Euro et le Libor-OIS dollar sont restés inchangés à environ 31 points de base. Comment soutenir la zone euro Pour sa part, le crédit au secteur privé aux Etats-Unis a poursuivi son redressement entamé au cours de la deuxième moitié de l'année 2011, marquant une augmentation de 0,4% entre avril et mai, soit un rythme de 5,6% en glissement annuel. Après avoir marqué une décélération depuis février 2012, le crédit dans la zone euro a accusé une contraction de 0,1% en mai, en glissement annuel. Concernant les décisions de politique monétaire, à l'issue de sa réunion de juillet 2012, la BCE a baissé son taux directeur de 1% à 0,75%, le ramenant à son plus bas niveau historique, soit en deçà de 1%. Cette décision vise notamment à redynamiser le crédit et soutenir les économies de la zone euro. En outre, la Banque d'Angleterre a décidé de maintenir son taux directeur inchangé lors de sa dernière réunion de juillet 2012, et d'augmenter son programme de «quantitative easing» de 50 milliards de livres sterling, passant de 325 milliards de livres sterling à 375 milliards. La Fed a, quant à elle, maintenu son taux directeur inchangé entre 0% et 0,25%, lors de sa réunion de juin 2012. Sur les marchés mondiaux des matières premières, les prix ont globalement régressé en juin 2012. L'indice Dow Jones-UBS des prix des matières premières a ainsi poursuivi son mouvement baissier entamé en mars 2012 en se repliant de 4,7% d'un mois à l'autre, reflétant notamment le net recul des prix des produits EnergEtiques de 10,3% entre mai et juin. Le Brent s'est ainsi établi à 96,2 dollars le baril en juin contre 110,8 dollars le mois précédent, soit une nette diminution de l'ordre de 13,2%, il a ainsi enregistré en moyenne mensuelle son plus bas niveau depuis janvier 2011. En outre, l'indice des prix des produits hors énergie s'est replié de 3,7% en glissement mensuel, cette évolution s'explique principalement par les baisses observées au niveau des prix des produits agricoles et ceux des métaux de base qui ont diminué respectivement de 4,8% et 6% entre mai et juin. Par produits, le blé et le sucre ont accusé des reculs respectifs de 4,8% et 2,3%, alors que les cours du cuivre et de l'étain se sont contractés de 6,2% et 5,3%, respectivement entre mai et juin. En glissement annuel, l'indice Dow Jones-UBS des prix des matières premières a connu une importante baisse de l'ordre de 16,2% en juin, traduisant la nette diminution de l'indice des prix des produits énergétiques de 23,6%. L'indice des prix des produits hors énergie a également accusé une baisse de 12,8% d'une année à l'autre, les indices des prix des produits agricoles et des métaux de base s'étant repliés respectivement de 16,4% et 21,5%. Sur le marché des engrais, les cours ont enregistré des évolutions mensuelles différenciées selon les produits en juin 2012. Le prix du phosphate brut a ainsi stagné à 175 dollars la tonne en juin. Les cours du TSP et du chlorure de potassium ont également connu une stagnation entre mai et juin. Le prix de l'urée a, quant à lui, nettement baissé de 15,4% d'un mois à l'autre. En revanche, le prix du DAP a marqué une hausse de l'ordre de 2,1% entre mai et juin. En glissement annuel, les cours des produits ont accusé des baisses respectives de 16,7%, 13,6%, 11,7%, 9,7% et 4,1% pour le chlorure de potassium, l'urée, le TSP, le DAP et le phosphate brut. Dans ce contexte caractérisé par la baisse généralisée des prix des matières premières, l'inflation mondiale a poursuivi son ralentissement entamé en août 2011 et s'est ainsi établie à 3,3% au mois de mai après 3,7% le mois précédent. Cette évolution a concerné aussi bien les pays avancés que les pays émergents et en développement, avec une inflation à 1,7% et 5,6% respectivement, au lieu de 2,1% et 6,2% en avril. Ainsi, l'inflation aux Etats-Unis a enregistré une nette baisse en mai, pour s'établir à 1,7% contre 2,3% un mois auparavant. Pour sa part, l'inflation dans la zone euro a atteint son plus bas niveau depuis février 2011, elle s'est ainsi située à 2,4% en mai au lieu de 2,6% le mois précédent. S'agissant des principaux pays partenaires, l'inflation a marqué un ralentissement en France, en Italie et en Espagne, passant ainsi respectivement de 2,4%, 3,7% et 2% en avril, à 2,3%, 3,5% et 1,9% en mai, alors qu'elle a stagné à 2,2% en Allemagne. Par ailleurs, le Brésil a connu une légère décélération de son inflation d'un mois à l'autre, s'établissant ainsi à 5% en mai, au lieu de 5,1% le mois précédent. L'inflation en Chine a, quant à elle, connu un net recul au mois de juin, revenant de 3% à 2,2% en juin.