A l'instar des grandes villes tunisiennes, la ville de Nabeul souffre du grand nombre de voitures en circulation. Mais contrairement à Tunis ou à d'autres métropoles comme Sousse et Sfax, les parcmètres, les zones bleues, les sabots et même le fameux chenguel (le remorqueur de la fourrière municipale) manquent à l'appel du côté de la capitale du Cap-Bon. Sans parler d'un manque atroce de parkings dans des zones stratégiques de la ville. En raison d'une telle situation (pour les usagers des quatre-roues), passer par les deux grandes artères de la ville (avenue Habib-Bourguiba et avenue Habib-Thameur) est devenu un véritable calvaire avec de longues files indiennes de voitures. Parallèlement, et à l'image des délégations spéciales installées provisoirement dans nos municipalités, celle de Nabeul a vu son mandat prendre fin le 25 juin dernier, laissant la ville dans un flou institutionnel. Pour résoudre ce problème, les Nabeuliens multiplient les recommandations et autres propositions pour trouver une solution concrète à ce problème. Jalel-Eddine Zouaoui, fonctionnaire et résident du côté de l'avenue Habib-Bourguiba, estime qu'«il vaut mieux interdire la circulation au niveau de l'avenue Habib-Bourguiba de 7h00 jusqu'à 21h00 comme c'est le cas du côté du Bhaïer (avenue Farhat-Hached). Cette interdiction va sans aucun doute soulager la circulation au niveau de l'hypercentre et nous faire éviter l'égoïsme de certains de nos concitoyens qui préfèrent parquer leurs voitures sur les deux côtés, bravant l'interdit». Le chenguel et les sabots de plus en plus désirés De son côté, Néjib Essid, propriétaire d'une agence de location de voitures, est plus catégorique sur ce sujet: «Je pense qu'il faut être plus sévère vis-à-vis des fautifs. L'expérience à Tunis a démontré que la mise en place de parcmètres n'est pas une solution. Je suis pour la mise en place d'un système d'amendes. En plus, il est temps que le chenguel (le remorqueur de la fourrière municipale) et les sabots reprennent du service. D'autre part, certaines personnes pensent qu'il serait plus judicieux d'inverser de nouveau le sens de la circulation pour décompresser le flux de véhicules. Un avis que je ne partage pas. Car dans le passé, de telles initiatives ont échoué». En revanche, plusieurs Nabeuliens, à l'image de Riadh Nacheb, propriétaire d'un fast-food au centre-ville, voient le salut dans la mise en place de parkings publics et de zones bleues : «Il est inconcevable qu'une ville comme Nabeul ne puisse pas avoir des zones bleues et plusieurs parkings, comme c'est le cas à Tunis avec celui du Palmarium. D'après mes connaissances, le centre commercial de Nabeul possède un grand parking privé qui est tout le temps presque vide. Pourquoi la municipalité n'envisage-t-elle pas de le louer ?». Bien plus, la non-exploitation d'autres espaces constitue pour M. Nacheb un point d'interrogation : «A quoi bon avoir un grand espace comme la foire de Nabeul qui ne s'ouvre ,tout au long de l'année, que pendant 15 jours ou bien durant quelques jours pour abriter des expositions artisanales ou bien dans le cadre de la rentrée scolaire. Certes, la foire est la propriété d'une société privée, mais je pense que les autorités locales peuvent trouver un compromis avec la société de la foire.». La question sécuritaire au banc des accusés Face à un tel constat, M. Mohamed Hammami, secrétaire général par intérim au sein de la municipalité de Nabeul, estime que «le problème ne réside pas au niveau des parkings mais plutôt dans le non-respect des règlements et des lois de la part de nos concitoyens. Pour ce qui est du retour au service des remorqueurs de la municipalité et des sabots, c'est une question de temps . Nous faisons face à la contrainte sécuritaire. Car on ne peut pas confisquer des voitures sans pourvoir assurer leur sécurité au niveau de la fourrière (parc). ». De son côté, M. Bassem Ben Souiî (président de la commission chargée de la circulation routière au sein de la délégation provisoire sortante) pointe du doigt le manque d'engagement des autorités locales : «Durant mon mandat, le gouvernorat n'a jamais exprimé une volonté pour collaborer avec nous. On ne compte plus les réunions annulées à la dernière minute. D'autre part, il y a l'épineuse question de la gare routière des bus de la Srtgn qui est implantée en plein centre du côté du Lahwach. Ce qui contribue nettement à la paralysie enregistrée au niveau de l'avenue Habib Thameur. Je me demande pourquoi la société s'entête à garder cette gare alors que le ministère du Transport, depuis des années, a bâti à la périphérie de la ville (sur la route de Tunis), une gare moderne ? A quoi bon avoir une gare quasi inexploitée ?» Assurément, victimes des enjeux politiques et des tergiversations qu'a engendrés cette période de transition démocratique, tout porte à croire que nos municipalités auront du mal à résoudre ce genre de problème dans le futur proche.