Trop d'interventionnisme nuit! Le sélectionneur national a besoin de collaboration, mais pas au point de lui confisquer ses prérogatives. Dès son installation, le bureau de Widii El Jary a mis en place, le 24 avril dernier, une nouvelle organisation de la direction technique nationale. Confiée jusque-là à Kamel Kolsi, la DTN était désormais scindée en deux structures : - Une première dénommée direction technique des équipes nationales et du centre national confiée à Youssef Zouaoui, ancien DTN et sélectionneur national. - Une seconde baptisée direction technique de la formation des cadres et du développement du football au niveau des clubs et compétitions locales, dont la responsabilité est du ressort de Kamel Kolsi. Chacune des deux structures comprend deux conseillers techniques nationaux. Dans le cas qui nous intéresse, la DTN des équipes nationales et du centre national (de Borj Cédria), les deux CTN n'ont toujours pas pris leurs fonctions. Pis encore, les titulaires du poste n'ont toujours pas été désignés. Pourtant, si dans le cas du CTN chargé des équipes nationales du futsal, beach soccer et foot féminin, aucun nom n'a toujours pas été cité, dans celui de CTN chargé de la détection et du suivi des joueurs tunisiens évoluant à l'étranger et de l'encadrement sportif et social des joueurs internationaux, on a en revanche fixé son choix. L'ancien international de l'Etoile du Sahel, Zoubeïr Beya, a été au départ sollicité pour remplir cette mission. Avant que le choix ne soit abandonné et que circulent d'autres noms, notamment celui de l'ancien international de l'Espérance Sportive de Tunis, Radhi Jaïdi. «Aucune avancée sur le sujet» La fonction de CTN figurant donc dans l'organisation de la nouvelle DTN, il va de soi que Zouaoui soit consulté sur le nom du titulaire de la tâche. «Cela fera aujourd'hui deux mois depuis mon installation, mais la situation n'a guère évolué, rappelle Zouaoui. Dès mon arrivée, le président de la fédération m'a annoncé qu'il avait pris Zoubeïr Beya pour les charges de CTN. Depuis, il n'y a eu aucun contact ni avec le président fédéral ni avec Beya lui-même. Je crois qu'il n'y a pas eu accord avec l'ancien étoilé. D'ailleurs, dans les tout prochains jours, nous allons avoir une réunion avec le président fédéral pour discuter de l'ensemble du projet de la direction technique nationale new-look», raconte-t-il. Jaïdi, le profil idoine Maintenant, la tendance va vers le recrutement de Radhi Jaïdi aux fonctions de CTN chargé de la détection et du suivi des joueurs tunisiens évoluant à l'étranger, et de l'encadrement sportif et social des joueurs internationaux. L'ancien défenseur axial de l'équipe de Tunisie championne d'Afrique 2004, qui a joué à l'Espérance ST et en Angleterre avec Birmingham, Southampton et Newcastle, que ce soit en D1, D2 ou même D3 anglaise et qui avait continué à jouer à 36 ans, répond parfaitement au profil recherché: longue expérience, capacité de communication, ouverture naturelle sur le foot européen de compétition, complicité avec les joueurs actuels, puisqu'il présente l'avantage d'être un tout jeune retraité. Par conséquent, il n'y a vraiment rien à redire sur ce choix qui doit faire l'unanimité. Sauf que... L'idée même est malvenue Sauf que l'idée même est viciée (et vicieuse) à la base. A-t-on besoin d'emmerder le sélectionneur national Sami Trabelsi avec ce genre de nominations? Ne marche-t-on pas de la sorte sur les plates-bandes de Sami Trabelsi qui doit rester seul maître à bord si l'on veut respecter la hiérarchie et la répartition des tâches? Le patron de l'EN n'avait-il pas assuré jusque-là convenablement les fonctions de contact permanent et direct et du suivi avec les professionnels exerçant sur le Vieux continent? Etait-il nécessaire de lui flanquer un collaborateur qui ferait doublon alors qu'il se déplace régulièrement pour suivre ses joueurs en Europe? Ce n'est pas vraiment le nom du candidat au poste qui intéresse, mais la philosophie même de cette fonction qui dérange quelque part. Bref, à qui profite cette confusion des rôles?